Pachamarket, dessine moi un supermarché.

Publié le 19 janvier 2010 par Pachamarket

Pachamarket vous explique comment fonctionne la Grande-Distribution en France.

Voilà maintenant quelques décennies que la grande distribution, par de gigantesques surfaces de vente, peuvent acheter les produits en grande quantité et ainsi casser les prix de vente. La mort du petit commerce nous disait-on. Pourtant ce n’était qu’un début.

Marges avant et marges arrière

Aujourd’hui on trouve des produits de deux à trois fois plus cher chez notre petit commerçant. En effet, les grandes surfaces peuvent se permettre de vendre des produits sans aucune marge. Qu’on-t-elle à y gagner ?

Le principe du commerce est d’acheter un produit à un prix P, et de le vendre avec une marge (P + M). C’est ce qu’on appelle la marge avant. Jusqu’ici rien de nouveau. Ce qu’on connait moins et la marge arrière.

Les grandes surfaces sont un mode de distribution tellement répandu qu’un produit exposé en rayon à une grande visibilité. Cette puissance marketing a amené la grande distribution à faire payer les producteurs pour qu’ils puissent mettre leurs produits en rayon. Cet accord financier s’appelle la marge arrière. On peut le voir comme un pot-de-vin légal.

C’est ainsi que la concurrence entre grande distribution et petit commerce devient déloyale. On a d’un coté une grande surface qui dégage des bénéfices en vendant des produits au même prix qu’il les a achetés (marge avant nulle). D’un autre côté, un épicier dont les bénéfices proviennent uniquement de leur marge avant. D’où la mort inexorable du petit commerce qui vendra toujours plus cher que la grande surface.

Et la rémunération des producteurs ?

Les producteurs qui vendent leurs produits aux grandes surfaces se retrouvent eux-aussi lésés. En plus de son poids économique, la grande distribution emploie des méthodes de négociation agressives. Les producteurs se retrouvent confrontés à des requins, qui leurs proposent de leur acheter leurs produits à des prix extrêmement bas, leur affirme qu’il n’y a pas d’alternative, les font patienter des heures dans des pièces surchauffées, jusqu’à qu’ils craquent … Ajoutez à ça les marges arrières à payer et vous avez la recette idéale pour fabriquer des producteurs pauvres, voire surendettés.

Des produits hors-saison dévastateurs

Grand nombre de produits en grande surface sont acheminés depuis l’autre bout de la planète. Sans parler de l’impact écologique de ces fruits et légumes (souvent transportés en avion, déforestation pour créer des surfaces agricoles), il est bon de se poser quelques questions éthiques. Quelles sont les conditions de travail des agriculteurs ? Est-ce leurs salaires qui justifient les prix exorbitants de ces produits ? Les champs mobilisés dans les pays les plus pauvres pour cultiver des fraises vendues à la grande distribution ne seraient-ils pas plus utiles s’ils nourrissaient les populations locales ?

Autant de considérations qui nous amènent à varier le contenu de nos assiettes tout au long de l’année, à retrouver le plaisir de manger des fraises la saison venue, et donc à la consommation de produits frais, locaux, de saison.

Des alternatives éthiques et écologiques

Les AMAP sont un exemple d’alternative prometteuse. Deux caractéristiques de ce mode de distribution sont essentielles. D’une part, vous ne trouverez que des produits frais, provenant des espaces agricoles de proximité limitant les intermédiaires et le transport ; d’autre part, lorsque vous adhérez à une AMAP, vous entrez dans une relation durable avec le producteur. La demande est claire et quantifiée, permettant à l’agriculteur de définir la quantité et la diversité des produits à cultiver, évitant les rebus et le gaspillage. Par ailleurs, le plus souvent les produits sont issus de l’agriculture biologique. Une sorte de commerce équitable local !

Pour plus de renseignement et pour trouver les AMAP près de chez vous : www.reseau-amap.org