Intéressant, intéressant d'entendre Guillaume Decitre discuter de numérique sur France Info. Son réseau de librairies, avec 61 millions € de CA et 400 employés est également le 3e cyberlibraire. Vendant aujourd'hui dans 120 pays, c'est grâce au net que l'entreprise a pu se développer depuis sa région du Rhônes-Alpes natale.
Le Hub salutaire pour les consommateurs
Venun pour expliquer le principe de la plateforme de vente commune que la SDLC avec le SLF a exposée dernièrement, le PDG de Decitre revient sur la nécessité de développer un « micro, micro marché » français, où 400 livres papier sont vendus, alors que le numérique représente moins de 1 % du secteur.
Cette volonté s'appuie sur des piliers, dont le premier serait celui du « bon sens » : l'offre d'un catalogue global, pour le consommateur. Aujourd'hui, moins de 50.000 livres sont au format numérique. Si un consommateur veut acheter un livre précis, il doit se rendre sur l'une des plateformes des éditeurs (voir l'intervention d'Arnaud Nourry, pour aider les libraires, ce matin). Or, avec trois offres différentes, on perd le lecteur. De là, le fameux hub, qui serait le chaînon manquant regroupant les offres d'ebooks des différentes plateformes.
Prix fixe de l'ebook (non, unique...)
Son second cheval de bataille, c'est celui d'un prix fixe, alors qu'aujourd'hui « chacun fixe ses prix », rappelle Cécile Aspe. Comprenez que, certes, les éditeurs fixent, à peu près, le prix de leur livre selon leur volonté, mais surtout que pour le livre numérique, on n'est pas contraint de vendre au prix établi par l'éditeur. De là le problème rencontré aux États-Unis par exemple. Des opérateurs Telecom ou des acteurs de l'internet vendent à des prix quasi d'achats (voire à perte), simplement pour gagner des parts de marché, et ceux, au mépris de la création.
En revanche, les éditeurs qui ont arrêté de fournir des ebooks à Amazon, on ne voit pas de quoi il parle. Peut-être simplement des retards dans la diffusion des ebooks, plutôt ?
Ebook et Pbook : complémentaires
Et quand on demande au libraire vendant du papier si internet et l'ebook ne sonneront pas le glas de son commerce premier, il reste confiant, avec une vision complémentaire des deux secteurs. « Nous avons besoin d'internet pour montrer la totalité de notre catalogue », qu'il estime à 650.000 références quand seules 80 à 90.000 références sont en stock. Ensuite, seuls 7 à 8 % des livres achetés passent par une transaction sur le net. Ce qui signifie bien que les gens ont encore envie « d'aide et de conseil pour le choix », qu'il trouve en librairie.
« Les gens qui se mettent à la lecture numérique lisent en général plus que ceux qui lisent uniquement du papier. Et en général, ils lisent les deux. » Belle conclusion...