Le système financier est fondé sur l'absolue certitude que l'Etat, quoi qu'il arrive, sera toujours là pour lui sauver la mise. D'où l'endettement de l'Etat, le public passant son temps à régler la note du privé. Mais "la dette" doit avoir une limite : on ôtera donc au citoyen le bénéfice de ses services publics en disant que franchement, il exagère, avec tout ses "acquis sociaux", et qu'il faut bien sauver les banques, le CAC et tout le toutim de la sainte merderie globalisée. On explique d'un côté aux gens qu'on n'a plus, mais alors vraiment plus de sous pour sa santé ni l'éducation de ses enfants, et de l'autre qu'il faut voler au secours du système qui le réduit au chômage. On ne sait pas ce qui est le pire : l'infini cynisme de cette tyrannie, ou l'infinie bêtise des peuples à se laisser ainsi berner.