A propos du roman américain : Il vise à l'universel. Comme le classicisme. Mais alors que le classicisme vise un universel éternel, la littérature contemporaine, du fait des circonstances (interpénétration des frontières) vise à un universel historique. Ce n'est pas l'homme de tous les temps, c'est l'homme de tous les espaces.Cette phrase est vraisemblablement écrite en 1943-1944. Camus semble tenir en piètre estime les écrivains (nord)américain hors mis Faulkner et les écrivains du XIXè siècle (entendons Melville et Hawthorne). Dans un court entretien paru dans Combat le 17 janvier 1947 il aiguise encore plus sa plume en disant que les hommes du roman américain sont des êtres élémentaires dénués du goût du raccourci, de la litote, du sous-entendu (valeurs ancrées dans la tradition française), ils sont représentants d'une valeur universelle -certes-mais élémentaire. La littérature d'amérique du nord se trouve alors réduite à une "littérature de magazine". Toutefois, à la fin de l'entretien il laisse entrevoir (sans donner de noms) une promesse de dépassement de cette littérature américaine, une explosion salutaire...
Je ne puis résister à l'avalanche Camus sans apporter ma modeste contribution. Lu il y a quelques jours dans un volume de ses Carnets (numéro II p 114).