Le plastique est devenu le symbole de la société de consommation : s’il offre de nombreux avantages en termes d’adaptation et de prix, il implique aussi des problèmes de pollution majeurs. Pour réduire ou contourner notre addiction au plastique et au « tout-jetable », les possibilités sont pourtant réelles : recyclage, bioplastiques ou consommation raisonnée en tête.
Une addiction au plastique qui crée de la surconsommation et une pollution durable
« Avant, j’étais un consommateur invétéré de plastique. Tout était devenu jetable dans ma vie : ma nourriture, mes meubles, et même mes copines et mon emploi. ». C’est sur ces mots que Ian Connacher décrit son addiction au plastique dans son documentaire « La malédiction du plastique ».
Le plastique est un matériau tellement adaptable, malléable et peu cher qu'il s'est immiscé dans tous les produits de la vie quotidienne. Il s'est diversifié en formes, couleurs et rigidité pour s'adapter à tous les besoins.
Car si le plastique est devenu un élément essentiel de tous les matériaux qui nous entourent, « nous mettons probablement l’avenir des générations futures en danger avec le matériau le moins cher, le plus résistant et le plus courant qu’on n’ait jamais inventé ». Et au lieu de profiter de son exceptionnelle durée de vie, la plupart des 100 kg de plastique que nous utilisons par jour sont jetés dans la journée ou le mois suivant leur utilisation, créant une pollution immense et tenace (de l’ordre de plusieurs siècles pour que la dégradation soit naturelle), et des problèmes importants de recyclage (on estime que seulement 5% de ces plastiques sont effectivement recyclés).
Le plastique est issu de l’industrie de pétrole, et occasionne donc une pollution sous forme de rejet de dioxines durant sa combustion ou sa décomposition. De plus, les additifs et plastifiants contiennent des produits toxiques (Biosphénol A, phtalates, DDT, PCB…) qui polluent durablement les sols, les mers (l’ONU recense 1800 déchets au km² d’océan), les eaux souterraines, fixent les toxines et engendrent des problèmes sanitaires et génétiques graves.
Même si les pays riches souffrent de problèmes de pollution, les principaux touchés sont les pays pauvres. Des millions de personnes vivent ainsi du tri et du retraitement des déchets dans ces pays.
L’avis Sequovia : Comment préparer l’alternative au plastique ?
Réduire notre consommation, en finir avec le tout-jetable et réaliser un tri efficace
La sobriété et le choix de produits durables sont nécessaires pour consommer moins de matériaux et réduire notre instinct consumériste. Apporter son sac réutilisable pour aller faire les courses, choisir des produits avec moins d’emballage, éviter les produits jetables, réduire nos achats superflus, réparer les objets défaillants sont autant de gestes simples qui responsabilisent et rationalisent notre consommation. Et si toutefois vous achetez du plastique (les alternatives ne sont pas souvent possible), pensez au tri sélectif.
Réutiliser avant de jeter
Il existe des filières qui font du « décyclage » : ils utilisent le plastique des décharges pour produire des éléments de décoration, des profilés ou même des vêtements !
Retrouver des matériaux naturels biodégradables
Il semble tout d’abord pertinent de substituer le plastique par d’autres matériaux biodégradables (comme le bois pour la construction ou le mobilier, le carton pour l’emballage, le verre pour les emballages…).
De plus, à l’heure où le prix du pétrole va augmenter du fait de sa raréfaction, on assiste en ce moment à l’apparition de bioplastiques dont les plus connus sont la cellulose produites à partir de bois ou de maïs, l’amidon de pomme de terre, l’acide lactique par fermentation du sucre et les polyesters produits par certaines bactéries. Ces plastiques sont pour la plupart recyclables sans altération, non nocifs pour l’environnement ou la santé, complètement biodégradable et deviennent, après compostage, un agent fertilisant pour de nouvelles cultures. Et ils se déclinent pour presque toutes les applications du plastique classique : sacs poubelles , couverts, vêtements, stylos…
Mais la partie de cette industrie provenant du retraitement de la biomasse pourrait avoir de graves implications alimentaires car, en détournant une partie de la production agricole du programme alimentaire mondial (tout comme le font les agrocarburants), elle entrainera des famines et déstabilisera les économies agricoles les plus fragiles. De plus, de récentes études remettent en cause le bilan énergétique de leur cycle de vie et leur biodégradabilité. Les polyesters issus de la fermentation par les bactéries constituent donc la filière la plus intéressante.