Le mot parsi, déformation de farsi, signifie « persan » et on appelle parsis les mazdéens originaires d’Iran et établis de longue date en Inde. Il y a aujourd’hui environ 60.000 parsis en Inde, principalement à Bombay.
Dés avant l’ère chrétienne des commerçants venus de l’Iran mazdéen s’établissent sur la côte nord-ouest de l’Inde ; lorsque les envahisseurs musulmans arrivent en Iran et provoquent la chute de l’empire sassanide (226 – 651), une grande partie des adeptes du mazdéisme s’exilent vers les ports indiens, puis, poussés par les invasions musulmanes, les parsis descendent vers le sud et se fixent dans la région de Surat et de Bombay où ils prennent pour langue le gujarati.
En Inde ils seront tantôt persécutés comme en 1465 par le gouverneur musulman du Gujarat, tantôt reconnus et bien traités comme ce fut le cas par l’Empereur moghol Akbar (1556-1605). D’abord agriculteurs et petits commerçants, les parsis s’intègrent au tissu économique indien et saisissent les occasions offertes par le développement économique lié à l’arrivée des Portugais puis des Britanniques.
Les parsis adoptent un style de vie européanisé et certains d’entre eux s’engageront en faveur de l’indépendance.
Les parsis ont pour religion le mazdéisme, né dans l’Iran ancien à la suite des réformes de Zarathoustra qui a ainsi fondé cette religion au VIIe siècle avant notre ère avec la rédaction de l'Avesta (découvert par l'historien des religions français Anquetil-Duperron en 1754). C'est une religion qui pose la primauté du grand dieu Ahura Mazda, dieu du Bien et la Lumière qui s'oppose à Ahriman, dieu du Mal et des Ténèbres. Le monde s'explique par cette lutte sans fin entre Mazda et Ahriman.
Les mariages en dehors de la communauté sont interdits aux femmes. Le rite funéraire est caractérisé par les tours du silence, tours ouvertes par le haut dans lesquelles les corps des défunts
Dés le 18° siècle les parsis d’Inde vont devenir une communauté très présente et influente dans le domaine éducatif, social et économique ; ils sont à la pointe du progrès et amassent des fortunes. Plusieurs familles d’industriels sont des familles parsies, comme la famille Tata.
La fille de Nehru, Indira, a épousé d'ailleurs un Parsi qui s'appelait Feroz Gandhi (aucun lien de parenté avec le Mahatma). Le père du programme nucléaire indien, Homi Bhabha (dont nous avons parlé récemment) était un parsi.
Les parsis sont aussi présents dans les arts et le show-biz ; Freddie Mercury, leader du groupe de rock Queen, Parsi d'origine indienne, l'acteur indien Boman Irania et la magnifique actrice indienne Nauheed Cyrusi.
Il y a aussi Sooni Taraporevala. Scénariste fétiche de Mira Nair, photographe de formation, Sooni Taraporevala a produit en mars 2009 son premier film, "Little Zizou"(voir la critique récente faite par Olivia), film qui évoque le parcours d'un enfant parsi de Bombay.
Aujourd’hui la communauté parsie est confrontée à un dilemme ; peut-on accepter au sein de la communauté des enfants issus de mariages mixtes ? Les débats sont parait-il vifs au sein de la communauté parsie.
Mais compte tenu de leur déclin démographique, ont-ils vraiment le choix ?