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HANOI (AFP) - 08/11/2007 - Un enfant sur deux de moins de cinq ans souffre de malnutrition dans les campagnes du Laos, selon une étude du Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) publiée jeudi.
"Malgré la croissance économique enregistrée sur la décennie au Laos, la malnutrition chronique chez les enfants de moins de cinq ans reste élevée", déplore le PAM dans un communiqué.
"Dans le Laos rural aujourd'hui, un enfant sur deux souffre chroniquement de malnutrition", poursuit sa représentante dans le pays, Christa Raeder. Environ 255.000 enfants seraient touchés dans le pays communiste, qui en 2005 affichait une population de 5,6 millions d'habitants.
Selon l'étude, ce sont dans les provinces de Bokeo et Xiengkhuang, au nord, et de Saravane et Sekong, au sud, que la situation est "surtout critique".
Dans ce pays rural, encore classé parmi les "moins développés" de la planète, 71% de la population vivait encore en 2004 avec moins de 2 dollars par jour, rappelle le PAM.
Le pays repose "encore largement sur une économie de subsistance où l'agriculture reste le principal secteur" d'activité, poursuit le PAM.
"27% de la population seulement vit dans des zones urbaines et des parties importantes du pays sont montagneuses, incultivables, et inaccessibles par la route". Certaines régions sont aussi encore infestées de mines.
"Les foyers au Laos vivent essentiellement de leur propres productions. La production de riz est le principal gagne-pain de la majorité des foyers dans les campagnes", poursuit le PAM. Or "la production nette de riz suffit à peine à satisfaire la consommation par personne".
Selon le Programme alimentaire mondial, trop peu est aussi fait pour compenser les effets de politiques comme l'interdiction de la production d'opium ou de stratégies de relogement de foyers contraints de quitter leurs terres.
Le Laos attire de plus en plus d'investissements, qui, comme l'imposant barrage de Nam Theun II à quelque 250 kilomètres au sud-est de Vientiane, obligent souvent à déloger la population sur place. Mais les gens ne sont pas toujours replacés sur des terrains où ils peuvent reprendre leurs activités.
Pour réaliser son étude, le PAM a récolté des données auprès de quelque 4.000 foyers en octobre et novembre 2006.