Importée des États-Unis, la notion d’«aliénation parentale» vient d’apparaître dans les jugements.
Trois ans après son vote, en 2004, la loi sur le divorce, qui a cherché à pacifier les procédures en les simplifiant, n’a pas réussi à enrayer l’une des conséquences les plus redoutables de la séparation d’un couple : l’instrumentalisation des enfants. Au contraire, expliquent les professionnels. «Aujourd’hui, on n’a plus besoin d’énumérer les fautes de son conjoint dans la procédure, mais, pour autant, beaucoup de divorces n’ont de pacifié que le nom, explique Marc Juston, juge aux affaires familiales à Tarascon. En fait, le problème reste entier dans la tête des parents et la guerre se mène ensuite sur le terrain des enfants.» «Si l’on se dispute moins autour des questions matérielles, c’est souvent sur les enfants que rejaillit le conflit», ajoute Élodie Mulon, avocate à Paris.
Les chiffres attestent de cet échec des textes à protéger les enfants dans les séparations de leurs parents. Plus de deux millions d’enfants ne voient que très peu l’un de leurs parents, selon le chercheur Jean-Marc Ghitti. Près de deux divorces par consentement mutuel sur trois reviennent également en «après divorce» devant la justice, pour des questions de droit de visite et d’hébergement, de contributions financières à l’éducation de l’enfant... Pas moins de 23 000 plaintes ont également été déposées par un parent en 2001 pour non-présentation d’enfant...
Longtemps, on a évoqué pudiquement des «pressions sur l’enfant». Cette réalité vient tout juste d’être officiellement baptisée par la justice «syndrome d’aliénation parentale». C’est le terme, importé des États-Unis – et qui vise les cas extrêmes –, qu’ont utilisé récemment plusieurs jugements, comme celui rendu en juin à Toulon : « (...) les enfants ne s’autorisent pas à se rapprocher de leur père », écrivent les magistrats, en soulignant qu’ils «sont victimes d’un syndrome d’aliénation parentale dont Mme X est à l’origine» «Il est urgent de faire cesser cette dictature affective qui pèse sur les enfants», tranchent-ils en rétablissant alors pour le père un droit de visite et d’hébergement progressif.
Véritable rupture
«Le fait qu’un des deux parents tente d’accaparer l’enfant pour lui, est extrêmement fréquent», estime Christine Ravaz, avocate à Toulon. Lorsque ces pressions dérivent vers une véritable rupture de l’enfant avec un des deux parents, la justice peine à rompre l’enchaînement. Quelque 200 parents militants, et en souffrance, se sont réunis depuis deux ans au sein d’une association baptisée «Acalpa» (Association pour combattre l’aliénation parentale), pour tenter de sensibiliser les magistrats et les experts, qui, depuis un texte de mars 2007, sont de plus en plus souvent appelés à auditionner les enfants. «Beaucoup d’entre nous n’ont pas vu leurs enfants depuis des années, certains vont guetter leurs visages en se cachant à la sortie de l’école», raconte Olga Odinetz, la présidente d’Acalpa.
Depuis la nouvelle loi sur le divorce, les magistrats peuvent contraindre les parents à assister à une réunion d’information sur la médiation familiale. Beaucoup misent sur le développement de ce nouveau dispositif encore inégalement installé en France.
Laurence de Charette - http://www.lefigaro.fr/
08/11/2007
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 11 mars à 11:03
Bonjour, ( )
Nous sommes une jeune association -SOS LES MAMANS- , qui a pour objet de défendre les droits des mères et de leurs enfants auprès des institutions françaises et de faire entendre la voix des mères au même titre que les associations de défense des droits des pères. Nous estimons que si la voix d’un parent est « légitime » la voix de l’autre parent doit l’être aussi.
Face à des décisions judiciaires parfois incompréhensibles, et face à la violence conjugale ou la pédo-criminalité, nous souhaitons dorénavant agir et dénoncer certaines dérives révélées par de nombreux témoignages de mamans. Ils font état d’une justice familiale qui s’éloigne parfois d’une notion essentielle qui doit être pourtant le fondement de ses ordonnances : statuer dans « l’intérêt supérieur de l’enfant ». Ces dérives sont évoquées sur notre site www.soslesmamans.com et dans notre charte qui résume l'ensemble de nos alertes, aux instances et médias .
Merci d’en témoigner si vous êtes concernées ou de nous contacter pour de plus amples informations
L’équipe d’SOS les MAMANS
Contact: [email protected] Site: www.soslesmamans.com