Dominique de Villepin a égratigné jeudi sur BFM Radio le ministre de l'Industrie Christian Estrosi, en déplorant un "dysfonctionnement" dans le suivi du dossier lié aux délocalisations de Renault.
Il s'est d'abord félicité de ce que Nicolas Sarkozy ait convoqué le PDG du constructeur automobile Carlos Ghosn pour évoquer avec lui les projets de délocalisation de sa production de Clio en Turquie. Ce qui va "dans le sens d'un patriotisme économique est une bonne chose", a-t-il estimé.
Mais il a aussitôt nuancé ses propos : "Ce que je souhaiterais, c'est qu'on n'attende pas aussi tard pour admonester un chef d'entreprise où l'Etat est partie prenante".
"C'est quand même curieux que l'on découvre aussi tard un tel projet", a-t-il insisté, et que "l'on ne puisse pas très en amont accompagner Renault dans ses projets pour faire en sorte que nos intérêts nationaux soient préservés".
"De ce point de vue là dans le calendrier, il y a un dysfonctionnement et quelque chose qui n'a pas été correctement fait", a déclaré l'ex chef du gouvernement.
"Un ministère de l'Industrie, ça doit servir à assurer ce suivi là", a ajouté M. de Villepin en direction de M. Estrosi qui est un proche de Nicolas Sarkozy.
Le patron de Renault est convoqué samedi par le chef de l'Etat, qui a déjà prévenu
"Nous ne mettons pas tant d'argent pour soutenir nos constructeurs pour que la totalité des usines s'en aillent à l'extérieur".