Cela fait une semaine qu’Haïti vit dans le KO. Dans l’indigestion générale d’informations et d’images toutes plus violentes les unes que les autres, la blogosphère tape ailleurs osant les questions oubliées par nos animateurs du divertissement de 20h…
Toréador, encore lui, se questionne sur le sens de l’indépendance dans un tel pays. Au-delà d’Haïti, sa réflexion creuse une question plus générale sur ces pays qui, « ont officiellement tous les attributs de la souveraineté, voir pour partie de la modernité, mais qui en réalité n’ont pas les moyens d’être indépendants ».
Là, au milieu du doute et du scepticisme qui nous envahit on se questionne. La liberté de l’Homme est-elle plus importante que la survie de l’Homme ? Quel prix pour la liberté ? Toréador ose : « Peut-être l’addition à régler en urgence aurait été moins lourde si la communauté internationale avait mieux anticipé en amont les besoins de développement de l’île. » [...] « L’indépendance politique n’a pas suffit à assurer l’indépendance économique » […] « C’est dans des cas comme celui-ci que l’on s’aperçoit qu’avant d’épancher sa soif de liberté, l’homme préfère d’abord se nourrir tout court ».
Devant la rudesse d’un tel propos, l’on est en droit de se questionner. De mon petit statut de petit blogueur j’avoue ne pas avoir de position tranchée sur toutes ces questions. La liberté est un bien tellement central à mes yeux qu’il ne justifie en rien l’annexion de pays. De plus, les exemples sont nombreux, de pays hier en difficulté, devenus indépendant et aujourd’hui relativement développés socialement grâce à la prospérité économique. Encore faut-il, à un moment donné, s’extraire de la tutelle « des pays du Nord ». Cependant la fébrilité de telles contrées et l’objectif échec de l’indépendance politique en Haïti questionne sur la course à la démocratisation forcée.