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"On arrête de rigoler avec l'emploi des seniors." C'est exactement la phrase qu'a prononcée le facétieux Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'emploi auprès du ministre de l'économie, l'industrie et l'emploi, lors d'une conférence de presse en novembre de l'année dernière. C'est vrai qu'avant, il y avait de quoi se bidonner mais maintenant, finie la rigolade. "Finies les déclarations de bonnes intentions. Notre pays s'est drogué aux préretraites. Nous avons massacré les seniors pendant plusieurs décennies. C'est terminé."
Ce n'était pas encore le temps des bonnes résolutions que l'on prend ordinairement au début de l'année mais cela partait d'un bon sentiment. D'ailleurs, la loi qui entre en vigueur le 1er janvier favorisant l'emploi des seniors devrait lutter contre trente ans de mauvaises habitudes. Objectif de cette nouvelle loi : que la France qui n'emploie que 38 % de cette catégorie d'âge rattrape son retard. Dans l'Union européenne, le taux d'emploi des seniors flirte avec les 45 % et en Finlande, il est de 53 %.
En imposant une sanction financière aux entreprises de plus de 50 salariés qui ne respecteraient pas les nouvelles exigences, le gouvernement a décidé de taper du poing sur la table des négociations dans les branches professionnelles. Ce coup de colère sera-t-il suivi d'effet ? Selon le rédacteur du rapport sur ce thème, il faudra bien dix ans pour inverser la tendance. Et il ajoute : "Il faut travailler sur les représentations, notamment celles qu'ont les dirigeants... qui sont bien sûr majoritairement des seniors."
Pierre Zimmer