J'aime regarder des débats télévisés ou, à la radio, simplement les écouter. J'apprécie d'en lire dans des journaux et revues. Oh, pas tous, ... Il est des sujets qui m'ennuient, ne me concernent pas, ou me passent largement au dessus de la tête. Et puis, paraphrasant P. Desproges, je sais qu'on peut débattre de tout mais pas avec n'importe qui et, comme je l'ai déjà dit, j'avais zappé le dernier débat entre le traître Besson et Mme le Pen, rebuté d'avance par ses interlocuteurs.
Sur la 2, sur la 3, notamment ceux, animés avec discrétion et intelligence par F. Taddéï, sur Arte, la Cinq. Sur France Culture, France Inter... , je prends mon pied à écouter, à regarder, à apprécier, m'indigner, prendre note, commenter intérieurement, ...
Le plus souvent tenus en langue de bois, les débats politiques ont tendance à me lasser. En ayant assimilé quasiment toutes les ficelles, il n'y a plus que certains contre-arguments qui m'amusent lorsqu'ils arrivent au bon moment et sous une forme adéquate. Et j'en arrive à deviner, aux mimiques et regards qui accompagnent leurs mots, l'insincérité, voire les grossiers mensonges de tel ou tel interlocuteur.
Jusqu'à une période très récente, je me valorisais de suivre, me glorifiant intérieurement de tout en comprendre, par exemple, un récent débat entre E. Morin et R. Debray.
Et puis je suis récemment tombé sur un ouvrage de D. Pennac, "Chagrin d'école" (Nrf Gallimard, 2007), dans lequel il conte ses malheurs d'élève-cancre et ses bonheurs d'enseignant. Au delà du plaisir à le lire, à y retrouver une grande partie de mes expériences et à apprécier les points de vue, j'ai été frappé par un passage où, évoquant, comme je le fais ici pour moi, son plaisir à écouter des émissions où "se croisent des intelligences patentées qui parlent sur le ton aujourd'hui si rare de gens qui n'ont rien à vendre. On y échange posément des idées à propos des essais qu'on vient d'écrire, avec des références judicieuses à ceux qu'on a lu"... Il enchaînait: "Exactement ce dont j'ai besoin en ce matin de paresse: on va penser pour moi. Ne le dites à personne, je vais consommer de la pensée aussi paresseusement que si je m'envoyais le premier feuillton venu".
Et c'est vrai que, passé quelques heures, quelques jours, il ne reste généralement pas grand chose de ce qui est entendu à l'occasion de ces "débats".
J'ai alors compris pourquoi, depuis presque toujours, je m'astreins régulièrement, chaque fois qu'un thème me chatouille, à noircir quelques feuilles (et depuis 25 ans un fichier texte) pour en dégager des problématiques, accumuler des références, enchaîner arguments et critiques, et dégager quelques pistes de réflexions futures. J'en ai toujours une quinzaine en cours que je clos au bout d'un mois ou deux, mais que je reprends lorsque cela me semble nécessaire ou que mes interrogations ont avancé sur le sujet. C'est là ma manière de transformer des informations (extérieures) en connaissances, intérieures et, accessoirement, de les faire partager sur mon blog en m'obligeant à faire court.
- La revue de blogs n°10 sur Histoires d'Universités .
- "1 million de chômeurs arriveront en fin de droits en 2010, dont 600 000 ne bénéficieront d'aucune aide sociale, en raison des nouvelles conditions d'attribution". Edito du Monde. Voir aussi: " Les réformes ont conduit à une diminution continue de la durée d'indemnisation". Le Monde.
- Scanners corporels dans les aéroports: "La question, aujourd'hui, est de savoir si l'objectif de la sécurité peut tout justifier et transformer en profondeur nos sociétés, déjà largement tentées par le contrôle et la surveillance généralisés". Le Monde.
- Quotas dans les Grandes Ecoles: "L'ascenseur social ne démarre pas au 15e étage !...". Le Monde.
- Démocratie berlusconienne. " Un décret impose désormais une autorisation pour pouvoir diffuser des vidéos sur le net". NouvelObs. " C'est la méthode Berlusconi [...] tuez vos ennemis tant qu'ils sont petits. Voilà pourquoi tous ceux qui font des web TV, doivent obtenir une autorisation gouvernementale et franchir une multitude de barrages administratifs".
- Région IdF: les propositions de C. Duflot. Le Monde.
- "Il faut protéger le travail contre les délocalisations, par Maurice Allais, prix Nobel d'économie". ContreInfo.
- "Selon différentes études (Inspection générale de l'éducation nationale - 2008, Cour des comptes - 2009), l'assouplissement de la carte scolaire aurait renforcé les clivages entre établissements, donc favorisé le phénomène de "ghettoïsation", c'est-à-dire obtenu l'effet exactement contraire de ce contre quoi il était censé lutter". Le Monde.