L’herbe aura poussé en brassées d’allégresse
Pour nos yeux qui offraient ce que nos coeurs voyaient,
Sur les sentiers battus de nos pas enchanteurs
Menant au fond du jour s’abreuver notre coeur
Avec, du bout des doigts, une folle tendresse.
C’était l’odeur d’un chant qui réveillait nos rêves,
Aux sources de son nom nous invitait la Terre,
Voulant apprivoiser aux caresses ses sèves
L’élan de notre soif qui enfantait les bois,
Et nos rires éclatés ensemençaient la terre.
Et nous étions pendus aux gouttes de lumière
Vibrant de chaque feuille pour s’en aller au vent,
Quand l’étreinte des branches nous tendait la première
La grâce d’être enfants essoufflés par les champs
Pour courir s’enivrer aux fontaines du temps.
L’herbe toujours poussait en brassées d’allégresse
Pour nos yeux qui offraient ce que nos yeux voyaient.
(Christine Lièvre)