Voici un extrait d'un des meilleurs livres sur le dzogchen qui existe en français:
La simplicité de la grande perfection
de James Low, traduit par Patrice Sammut et Nathalie Koralnik
"La vraie nature de notre propre conscience éveillée est très claire, aiguë, brillante, fraîche et nue. C'est la vue des bouddhas. Son essence est vide, sa nature est claire, et son énergie omnipénétrante. Aussi doit-on tout d'abord reconnaître sa propre nature, puis rester en sa propre place, et enfin on doit être invariablement établi dans cet état.
Grands méditants, hommes et femmes, après avoir obtenu la compréhension certaine du mode d'être de la conscience éveillée, voici comment vous devez la protéger. Sans abrutissement ou hébétude, et sans agitation ou distraction, maintenez clairement et avec fraîcheur la conscience éveillée exempte de conscience ordinaire. Confortablement et uniment, maintenez la conscience éveillée sans pensées. Avec une clarté vide, maintenez la conscience éveillée libre de substantialité. Maintenez directement la conscience éveillée sans saisie. Maintenez clairement la conscience éveillée sans racine. Nuement, maintenez la conscience éveillée libre d'obscurcissement. Naturellement, maintenez la conscience éveillée sans artifice.
Grands méditants, n'y ajoutez nulle pièce empruntée à un autre Dharma. Ne la combinez à aucun autre Dharma car cette conscience éveillée demeure seule. Elle n'a pas d'ami, pas de compagnon. Elle est nue. Aussi gardez-la, fermement et paisiblement, seule.
L'apparence des objets des six sens émergera à partir de cet état ; mais peu importent les apparences qui émergent, vis-à-vis de leur apparence, de leur vacuité et de leur clarté, demeurez sans saisie. Ne considérez pas l'apparence à l'extérieur, et la conscience éveillée à l'intérieur. Apparence et conscience éveillée sont inséparables, aussi maintenez la transparence directe exempte d'intérieur et d'extérieur."