Réclame sur la devanture de mon kiosque à journaux, Place de Clichy, Paris : « Enjeux, les Echos, le mensuel de l’Economie : comment l’entreprise nous change ».
Deux remarques sur le titre : pas de « ? » et un postulat : l’entreprise change les collaborateurs. Ma curiosité étant attisée, allez hop ! J’ai lu 16 pages de plus sur le changement !
Rester soi-même au travail serait devenu mission impossible, nous serions conditionnés, formatés, momifiés en quelque sorte ! Après « Courrier Cadres » le mois dernier, la presse professionnelle donne dans l’introspection en cet automne 2007. On peut d’ailleurs se demander pourquoi, mais bon, ras le bol de se poser toujours des questions ! Vous l’avez sans doute remarqué : nous vivons dans un espace temps dans lequel nous considérons que le questionnement est plus important, plus riche d’enseignements que les réponses.
Ecoutez autour de vous « Oh oui ! Je trouve quand même que X pose de vraies questions sur notre avenir » ou encore « C’est bien quand même d’être dans une boîte où on peut se parler, poser des questions à nos chefs ! ». Epoque bizarre qui préfère les questions aux réponses ! Rassurez-vous, je reste bien dans le sujet qui nous occupe ! En effet, ce qui m’a frappé à la lecture de ce dossier, c’est le positionnement de la communication au cœur de la politique managériale de l’entreprise. Des manageurs témoignent librement de leur révélation ! Et manager, c’est avoir la capacité de donner des réponses aux questions que les collaborateurs se posent !
La relation de plus en plus étroite entre « communication et management » est un changement majeur dans l’entreprise. C’est bon signe. A la fois pour les manageurs, qui prennent conscience que la dimension communication est intrensèque à leur mission ; mais aussi pour la dimension communication qui repose sur des techniques et non pas exclusivement sur une démarche empirique (cf. les articles parus dans ce blog au mois d’août). Tout ça, c’est épatant ! Ce sont des vrais bouleversements, ce sont les réalités de l’entreprise. Bien sûr, tout n’est pas aussi rose partout ! Sinon on ne demanderait pas à un conseiller en communication d’intervenir pour essayer de débloquer des situations !
Là où il y a la volonté, il y a le chemin, j’y crois. Même si ce n’est toujours pas facile ! Et même si les chefs d’entreprises ne voulaient pas changer leur mode de fonctionnement, ils auraient du mal à résister à la pression extérieure.
Le monde change, les femmes, les hommes, les boîtes ! L’entreprise n’est pas un univers clos, une bulle ! Ouvriers, collaborateurs, manageurs, directeurs, qui franchissent la porte de l’entreprise le matin ont regardé les mêmes émissions de télé, vu le même journal, reçu le même niveau d’information ! La vraie révolution est là, nulle part ailleurs ! On ne peut pas, on ne peut plus raconter n’importe quoi aux gens ! Alors bien sûr, parfois il y a encore des jeux de rôles imposés représentants du personnel d’un côté, employeur de l’autre, avec collaborateurs au milieu. Chacun sait à quoi s’en tenir. Chacun fait semblant. On n’aime pas forcément la réalité, mais bon, on n’y échappe pas !
L’entreprise peut-elle nous changer ? En ce qui me concerne, je suis du genre « ringard » c’est-à-dire que je suis « le même » dans l’entreprise, avec mes clients et dans ma vie personnelle. Cela m’a valu de solides inimitiés qui sont autant de titres de gloires, mais aussi et c’est le principal, de solides amitiés. Et puis, je crois qu’on ne peut pas mentir et se mentir à soi-même très longtemps. Surtout quand on fait un métier « public », un métier de « rencontres » (sic). A un moment la vérité de ce que l’on est se dévoile. Je me souviens d’une remarque d’un de mes premiers « patrons », dans un groupe industriel, m’expliquant la nécessité d’être politiquement correct, de ne pas trop m’exposer, d’être prudent dans mes prises de paroles. Je sais qu’il a raison, mais si un communicant ne prend pas de risques, ne s’expose pas, ce n’est pas (pour moi) un communicant ! Je tiens désormais le même discours aux communicants qui sont mes clients (et que je salue, s’ils lisent ce post).
C’est clair, il faut rester soi-même, refuser toute intégration dans un moule pré formaté. Plus facile à dire qu’à faire, je sais. Communicants de tous les pays, ne changeons pas !
Allez zou c’était ma séquence révolution. Et révolution rime avec …