Pie XII

Comme beaucoup de mes proches, je n’ai que peu d’estime pour Pie XII, et m’étonne que le Pape actuel cherche à honorer sa mémoire. Pape en activité durant la Shoah, Pie XII fut particulièrement silencieux durant cette période. Certains rétorqueront qu’il ne le fut pas tant, et qu’il agit dans le cadre de ses moyens diplomatiques. D’autres mettront en avant la faiblesse de ses moyens. Aucun de ces arguments n’est recevable, à mes yeux.

Un Pape est avant tout une autorité morale. Son engagement a valeur d’exemple sur des centaines de millions d’individus. Ses moyens ne sont nullement négligeables. L’influence du Pape dans la diplomatie internationale remonte à quelques siècles avant l’hyper-médiatisation de Jean-Paul II. En outre, à quoi sert d’atteindre le niveau d’autorité le plus élevé d’une organisation, si ce n’est pour en assumer l’entière responsabilité et aller au-delà de ce qu’on peut attendre de l’individu lambda? En ce sens, nombre de prêtres ou de catholiques inconnus, ont illustré par leurs actes et leur bravoure, durant cette période, une application concrète du message du Christ mieux que ce Pape indigne.

Mais nous ne sommes plus en période de conflit mondial, les relations entre monde juif et monde chrétien se sont apaisées après plusieurs siècles, le dialogue permet enfin de faire passer des idées plutôt que des rancoeurs. C’est pourquoi à mes yeux, c’est au monde chrétien de prendre conscience de cette dimension, et non aux institutions juives mondiales de faire campagne contre le processus de béatification lancé par Benoît XVI. Même si, hélas, il n’y a pas forcément grand chose à espérer.

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