Critique : Bliss (par Jango)

Par Jango

Synopsis :
Par tous les moyens, Bliss Cavendar veut échapper à sa petite ville perdue du Texas et à sa mère qui est convaincue que sa seule chance de réussir dans la vie est de gagner les concours de beauté locaux. Bliss rêve d'autre chose...
Lorsqu'elle se rend en cachette dans la grande ville d'Austin avec sa meilleure amie Pash, Bliss découvre un univers qu'elle n'aurait jamais imaginé : le roller derby. Associant girl power et punk-rock, cette discipline permet à chaque fille de laisser libre cours à sa personnalité...
Fascinée par la championne Maggie Grabuge et par ses consoeurs, Bliss troque rapidement les robes et les couronnes contre les rollers et les minijupes. Menant une double vie, elle est serveuse le jour et devient la redoutable Barbie Destroy la nuit dans son équipe de roller... Elle peut enfin exister plus que jamais, affronter des rivales sans pitié, tomber amoureuse d'un musicien, et prouver ce qu'elle vaut vraiment.
Pourtant, c'est lorsque son secret va éclater au grand jour que Bliss va réellement faire ses preuves. Elle va devoir prendre sa vie en main comme elle l'entend...

Critique :
Aïe aïe aïe, déception déception mes amis. Je ne vous laisserai pas le choix du doute mais malgré toute ma bonne volonté, je n’ai pas réussi à accrocher à Bliss (Whip It en VO). Pourtant, tout démarrait sous les meilleurs hospices. Un sujet relativement fun, un casting girly assumé (Ellen Page, Drew Barrymore, Juliette Lewis), du roller derby (cousin très aseptisé du bon vieux rollerball) et un lobbying incroyable par mon cher colloc @CroixDeMalte (anciennement HyacintheR).
Mais bon, aussi généreux et tolérant que l’on puisse être, la probabilité de ne pas s’ennuyer devant cette comédie estampillée rock’n’roll  demeure bien mince. Puisqu’il faut bien trouver un coupable à cette affaire, je suis au regret de pointer miss Barrymore. Alors certes il s’agit de son premier film et donc que les erreurs sont excusables…jusqu’à un certains point.

Pour comprendre le problème, faisons un rapide résumé du film (n’ayez crainte, on ne peut pas parler de spoiler tant rien n’est surprenant) :

Bliss fait des concours de beauté pour sa mère (qui essaye de revivre à travers elle une jeunesse oubliée). Mais Bliss s’ennui, Bliss veut voler de ses propres ailes. Bliss trouve que le roller Derby c’est pas mal, alors Bliss s’entraîne et devient tout de suite la meilleure de l’équipe (malgré qu’il s’agisse de la plus jeune, qu’elle n’avait pratiquement jamais fait de roller et que les autres s’entraînent régulièrement). Bliss rencontre un guitariste de rock dont elle tombe évidemment amoureuse. Par chance lui aussi. Le guitariste part et Bliss est triste. Le guitariste revient et Bliss est heureuse. Bliss dispute le dernier match (biiiip, je ne dirai pas qui gagne). Le papa de Bliss prend conscience que le roller derby, et bien c’est vraiment ce que Bliss aime. Alors la maman de Bliss laisse faire sa fille qui sort avec le guitariste.

Fin.
Il y a des films dont le scénario ne révèle aucune surprise mais où le traitement et l’approche vis-à-vis de l’histoire ou des personnages compensent cela. Clairement, Drew Barrymore s’est fait plaisir avec ses copines en proposant le film dont elle rêvait mais qui, au final n’a pas grand-chose d’intéressant. Malgré la bonne volonté d’Ellen Page, les séquences de Roller Derby, qui aurait pu être ô combien surprenantes, agressives et sans concession se limitent à quelques dépassement et quelque mauvaises chutes entre filles énervées. Seule Barrymore montre qu’elle y met du sien en se prenant les pires gadins et en ne lésinant pas sur le sang qui coule. Soyons sincères, si le film s’était limité à cela, nous en serions sorti sans trop de casse (enfin, façon de parler).

Non, le pire du pire reste le traitement pachydermique de l’amourette entre Bliss et son rockeur, totalement niais et éculé dont on se demande encore comment il est possible d’écrire un scénario là-dessus. C’est du vu, vu et revu et il est évident que même si j’apprécie beaucoup Barrymore, notamment pour être restée en marge d’un système Holloywoodien et avoir produit l’un des chefs d’œuvre de ces 10 dernières années, Donnie Darko, je ne peux que m’interloquer devant pareille histoire.
Même si le film ne manque pas en répliques fortes et qu’il dégage une vraie naïveté salvatrice, il reste une grosse déception au regard de ce que l’on aurait été en droit d’attendre. Constamment, on y détecte un réel potentiel mais la manière dont Barrymore esquive tout les perches tendues force l’admiration. La pire critique que l’on puisse faire est d’avouer qu’au fond, en regardant Bliss, on s’ennuie…beaucoup.

Sortie officielle française : 6 janvier 2010