Dirigées par Benoît Casas, les éditions NOUS, auxquelles on doit d’excellentes livres, tentent l’aventure
de la revue. Le ton est donné d’emblée : Dans la flaque de production littéraire uniformisée et inoffensive qui
se répand Grumeaux n’entend pas
se dissoudre, mais rassembler les
pratiques poétiques contemporaines, du côté d’une langue travaillée, vivante,
réflexive qui rompt par l’invention formelle le consensus des langues mortes
d’avoir omis de s’affronter au réel…Cette première
« coagulation » tient toutes ses promesses. Elle s’intéresse aux VOIX
de l’écrit, posant cette question-support : Pourquoi/comment lire à haute VOIX ? De nombreux poètes, parmi
ceux qui pratiquent régulièrement des lectures publiques, témoignent ici de
leurs expériences et motivations. Je lis
à voix haute pour tester l’efficacité d’un texte, répond laconiquement
Gwenaëlle Stubbe. Lire à voix haute c’est
dire à quelques uns, ce qui était écrit pour tous et pour personne, note,
entre autre, Benoît Casas. On retiendra encore, sans pouvoir les détailler, les
interventions de Cécile Mainardi, Vincent Tholomé, Christian Prigent,
Christophe Manon, Jérôme Game, mais aussi celles de poètes américains qui
furent les invités des lectures bilingues organisées par l’association Double Change. Ainsi, Charles Bernstein,
Stephen Ratcliffe, Jerome Rothenberg, Keith Waldrop, Norma Cole…Des textes de
tous les participants accompagnent leurs réponses plus ou moins développées,
comme autant de grumeaux restés dans
la passoire après égouttage. Fort de 288 pages, ce premier numéro constitue une
magistrale somme de voix aux résonances diverses. Souhaitons le meilleur avenir
à Grumeaux qui se place déjà au premier
rang des revues poétiques actuelles. Son prix modique, par ailleurs, (10 €) ne
pourra que plaider sa cause.
Contribution d’Alain Helissen
Grumeaux, n°1
Editions NOUS
10 €
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