Photographie 1 : Page de titre de la pièce
intitulée : La Matinée, la Soirée, et la Nuit des Boulevards ; Ambigu de Scènes Épisodiques, Mêlé de Chants et de Danses, Divisé en quatre Parties : Représenté devant Leurs Majestés à
Fontainebleau, le 11 Octobre 1776, A Paris, Chez la Veuve DUCHESNE, Libraire, rue Saint-Jacques, au Temple du Goût, 1776. « Les Paroles sont du M. FAVART » : Charles-Simon Favart
(1710-1792).
Photographie 2 : Commencement de la première partie de la pièce.
Photographie 3 : Début de la quatrième partie.
Voici un article sur la fraction des boulevards un peu moins chic que celle dont il est question dans Les Boulevards des Italiens, des Capucines et de Montmartre mais pleine d'attraits et aussi très à la mode, à travers une intéressante pièce de théâtre jouée en 1776 dont j'ai acquis une édition d'époque, sans doute la première. Le livre ressemble à un ouvrage de colportage. Le texte met en scène en particulier une tranche des ces fameux boulevards ; celle ou se trouvent de nombreux théâtres (théâtres des boulevards) au niveau du boulevard du temple. Il présente de nombreux personnages dans l'ambiance toute particulière de ce lieu où l'on vient pour le plaisir, la gaieté, la distraction, chercher la bonne fortune, musarder, faucher le persil, assister aux danses, spectacles de charlatans, théâtres, écouter les chansonniers et des concerts, se restaurer dans les cafés, participer aux bals (masqués ou pas) … tout cela dans une atmosphère que l'on imagine assez féérique.
Dans la seconde division qui se déroule « en soirée » interviennent un garçon de café, un chevalier etc., tout cela au milieu de spectacles de charlatans : marionnettistes, chansonniers, montreur d'ours dansant, vaudevilles …
Dans la troisième section intitulée « La Nuit des Boulevards » : « Le Théâtre représente un Labyrinthe de verdure, & un banc de gazon sur le devant, dans un Bocage. » Le décor est ici celui d'une guinguette telle qu'on en trouve aux diverses barrières de Paris, c'est à dire aux portes de la capitale (voir articles intitulé Guinguettes). Au XVIIIe siècle on aménage souvent des bosquets avec des bancs où les promeneurs peuvent se restaurer et se reposer dans l'intimité. Il y en a sur les Champs-Élysées ou dans les jardins de Tivoli au nord de Paris.
La quatrième partie a pour titre « Le Bal des Boulevards » : « Le Théâtre représente une Salle de Bal illuminée. Une foule de Masques remplit le lieu de la Scène. Après différentes entrées, un Quadrille représentant les Modes Françaises, depuis François Premier jusqu'à présent danse sur des Airs de Vaudevilles, qui caractérisent les époques des Modes. On finit par une Contredanse générale sur l'Air de la Fricassée. » La pièce se termine par ces mots : « La gaieté / Vaut mieux que la gravité. »