“M’sieur Fraise ! Je vous ai vu, vous vous êtes essuyé les pieds sur le portrait de madame Royal…”, m’interpelle ironiquement le patron de la maison de la presse où je me ravitaillais l’autre soir. Faut dire que par terre s’étalait un tapis reproduisant la couverture de l’Express dont l’édition régionale voulait donner un grand frisson aux chalands de gauche avec un gros titre du genre “Pourquoi Ségolène Royal peut perdre”. Impossible de marcher ailleurs que sur l’icône médiatique ! J’ai feuilleté distraitement la feuille de chou avant de la reposer sur la pile. Aucune élection n’est jamais gagnée d’avance et il s’en est vu déjà qui en ont perdu des imperdables. Et j’ai confessé au patron un peu surpris qu’au fond le résultat des Régionales dans le Poitou m’indifférait à peu près complètement, même si j’irai voter. Alors pas envie de lire du baratin sur le bilan de Royal, le projet alternatif de Bussereau ou encore le développement régional durable d’Europe-écologie. Encore moins envie d’écrire là-dessus.
Tout comme m’indiffère le “rassemblement” de la même Royal qui a fini par débaucher deux Verts et cinq centristes tout farauds d’aller à la soupe. Et pas davantage je n’ai envie de commenter la dérobade de Vincent Peillon chez Arlette Chabot, monumentale bévue stratégique et misérable manoeuvre qui décrédibilise son auteur et encore un peu plus le PS, décidément confit en querelles d’égos.Tout ce spectacle, peut-être m’en serais-je amusé voici quelques temps. Du moins j’aurais peut-être recueilli quelque témoignage ou bien eu envie de pondre quelque commentaire. Après cinq ans de blog, voué à ses débuts à la chronique d’un engagement politique au PS, je suis devenu relativement indifférent mais pas inattentif aux gesticulations, éclats ou saillies du personnel politique local, régional ou national. D’une volonté de croire que l’engagement en politique pouvait avoir quelque sens ou utilité, je suis passé, expérience faite, à un athéïsme politique qui me paraît désormais définitif. En bref, le PS ne m’intéresse plus guère. Le reste non plus d’ailleurs. J’y reviendrai bientôt avec un petit bilan de ces cinq années de blog.