Magazine Culture
Sanseverino est un artiste plus que controversé : détesté par les uns, adoré par les autres, il n'avait plus commis d'album studio depuis "Exactement" en 2006 et son opus live "Aux Bouffes du Nord" en 2008. Après avoir vogué entre Jazz Manouche, Big Band enfouraillé, relecture de son œuvre à l'accordéon, l'heure du renouvellement était déjà bien avancée pour Sanseverino. Claquemuré dans un pavillon de banlieue, il s'est remis au travail et a créé "Les Faux Talbins" ('les faux billets' en argot) en huit mois. Fidèle à sa gouaille froissée, il mélange désormais ses influences Manouche à un Rock & Roll smoking ou à des relents Country parfois clichés. Emmené par un premier extrait timide "Les Marioles", son quatrième opus, sorti en Novembre dernier, fait figure de véritable péplum. Dix sept titres pour un disque très (trop ?) long, empruntant ses thématiques aux films de gangsters (Les Tontons Flingueurs, entre autres) et aux dialogues de Jacques Audiard. Plus incisif, moins politique sur le fond, Sanseverino décape les oreilles de ses auditeurs pour le meilleur … et pour le pire.