Il ne nous restait plus que quelques semaines avant la parution du nouveau numéro de Jénzine. Mais voilà, quelque fois tout se bouscule à la dernière minute. C’est comme ça par chez nous. Après avoir entendu la chanson "La Menteuse", il nous était devenu impossible de ne pas penser une seconde à consacrer un bel article au sujet de cette artiste époustouflante que l’on appelle Carmen Maria Vega. Cette chanson, nous l’avions définitivement en tête, signe qu’il devait bien se passer quelque chose de plus intéressant du côté de l’album d’où elle en était extraite. A l’heure où la Variété Française s’ 'acoustise', il nous fallait donc voir plus loin que ces morceaux à l’allure simplistes que l’on essaye, tant bien que mal, de nous faire digérer ces derniers mois. Certes, ces derniers temps, on parle beaucoup de Thomas Dutronc. On le croise d’ailleurs sur cet album, bien à sa place (non pas chanteur, mais en simple guitariste). Et tant bien même si l’album de Carmen s’est enregistré avec la même équipe que ceux de Thomas, aux dernières nouvelles c’est bien le potentiel d’un artiste qui fait la qualité d’un disque et non le contraire. Des morceaux simplistes disions-nous, à placer loin derrière de riches proses et des solos dynamiques, tel que sait si bien faire un dénommé Sanseverino. D’un coup d’un seul, à l’écoute de ce premier album éponyme de Carmen Vega, nous nous sommes également rappelés au bon souvenir d’un album paru sept ans plus tôt : "Le Sac Des Filles" de Camille. Mais que vient-elle faire ici, elle ? On sait ce que vous allez nous répondre. Mais attention toutefois à ne pas faire l’amalgame car, à ce jour, Camille a fini par se perdre dans les méandres d’une musique doucement folle (évitez-nous les éloges sur "Music Hole" s’il vous plaît) et, de surcroît, a perdu très tôt la fraîcheur qui dégageait de son premier opus (que l’on vous conseille d’ailleurs d’écouter très attentivement). Naïfs que nous étions en cette chère époque. Nous pensions même que Camille allait continuer sur cette lancée, mais hélas… Quoi qu’il en soit, sept ans plus tard, les artistes qui illuminent un album à la première écoute continuent d’être ceux qu’il ne faut absolument pas rater. En cette fin d’année, la sensation féminine musicale Française qu’il nous manquait tant en 2009 a fini par débarquer. Avec sa gueule d’amour et ses frasques vulgo-poético-trashy-élégantes, le tout couvert par la plume assassine de Max Lavegie, Carmen Maria Vega a ce don si rare de vous épater en un quart de secondes. Au final, nous sommes tombés amoureux de son premier album, véritable bijou à se procurer absolument, tant il vaut de l’or. Tout un personnage pour une galerie de personnages. Une façon très théâtrale de faire de la bonne musique. Et Dieu que c’est bon !