La Peste....soit des idées dans les romans

  Donc Camus




Je m'étais engagé à rendre compte d'un ouvrage de Camus sur ce blog dans le cadre de l'anniversaire de la mort de Albert Camus. J'y ai mis le temps

j'ai choisi la Peste un peu par hasard suivant les diponibilités dans ma librairie.

Le roman est paru en 1947. Il raconte l'arrivée d'une épidémie de peste dans la ville d'Oran dans les années 40.
Le récit est fait par un narrateur qui reste anonyme jusqu'à la fin sur un ton qui se revendique comme le plus neutre possible.
Je ne sais plus où j'ai péché cette citation de Camus qui disait que pour un philosophe le roman c'était de la philosophie mise en image. Mais je ne connais pas de meilleure présentation  de ce roman .
Chacun a entendu ce constat que l'on rencontre assez peu d'idées qui viennent en personne vous serrer la main.
Camus veut résoudre ce souci en  incarnant ses idées par ses personnages. Vaste programme.

Rieux est son personnage principal. Il est un médecin de la ville d'Oran et parmi les premiers à déceler l'épidémie de peste. Il s'engage totalement contre la maladie. C'est la représentation du point de vue de l'auteur. Il incarne le courage, la lucidité et je suis sûr qu'il peut poser en photo sous n'importe quel profil. Il a été pauvre et le narrateur rappelle cette médaille à quelques reprises.

Cottard qui a tenté de se suicider au début du roman. C'est celui qui tente de profiter de la situation en faisant ses affaires dans le marché noir.

Le Père  Paneloux, jésuite dont les prêches ont un grand écho dans la cité au début de l'épidémie. Il représente la position du Vatican tel que la voit l'auteur. Pour ce religieux ce fléau est le moment de vérité qui permettra de  juger le comportement de chaque individu. Rieux condamne cette attitude dans les termes les plus vifs.

 Pourtant ce me semble que fait l'auteur avec un roman sur la peste sinon en faire un moment de vérité ?

Grand est un fonctionnaire de mairie effacé. Sa femme l'a quitté. Il tient son poste avec application durant l'épidémie tout en mettant la même ardeur à écrire un roman . C'est le profil du héros obscur et dévoué.

Rambert est un journaliste venu à l'origine à Oran écrire un reportage sur les conditions de vie des arabes. Il  se retrrouve donc dans une épidémie qui n'est pas la sienne. Il finira par s'y résigner et combattre le fléau au côté de Rieux.

On peut donc voir que La Peste est un roman appliqué. Il n'y manque rien. Le style est remarquable et mérite les meilleures notes c'est vous dire comme l'on s'ennuie.


J'ai à priori la plus grande des sympathies pour Albert Camus. Ce qu'il représente, l'intellectuel engagé contre tous les totalitarismes. Celui qui tint sa ligne contre tous. Mais je ne crois vraiment pas à le lire que le roman soit le meilleur terrain pour exprimer ses idées. Elles prennent tout d'un coup un aspect aussi manichéen qu'un épisode des Experts . La Peste écrite dans les années 40 pour rendre compte par cette métaphore de la montée du fascisme et de la lutte antifasciste est elle encore pertinente à notre époque ?

Pour ma part j'en doute . Et vous ?


( Pour ce qui est du débat pour dissertations de lycées et articles de magazines de choisir entre Albert Camus et Jean Paul Sartre,  j'y répondrais comme je le fais pour l'alternative Corneille/Racine,  Onfray/ Philosophie ou Olivennes/ Journalisme par un exposé en trois points : Fraise des Bois.)
( Beaucoup se souviennent de cette couverture  du Nouvel Observateur montrant Simone de Beauvoir nue. Je peux vous annoncer que ce polisson de Jean Daniel a prévu de mettre une photo de Albert Camus nu dans le Hors Série de l'hebdomadaire .  Chacun voit bien alors que l'équilibre entre hommes et femme est rétabli )


Ce billet est publié dans le cadre du défi j'aime les classiques
du blog  les Carabistouilles de Marie
http://www.carabistouilles.com/article-j-aime-les-classiques-nouveau-defi--37887046.html