Bright Star est un livre ouvert. Jane Campion, connue pour sa Leçon de piano il y a quelques années nous amène dans un spleen digne d'un Chateaubriand. A l'écran est dépeint l'histoire de John Keats, un poète romantique, qui vit sa plus belle liaison d'amour avec Fanny, une femme un peu frivole de la société pastorale de Londres du 20ème siècle. Jane Campion joue sur les clairs obscurs, tout dans ce film évoque des tableaux d'antan, par là on surprend un Delatour (cette scène du baiser foetus filmée en plongée) par ici l'Ophélie de John Everett Millais (ce plan si gnaganïque d'une Fanny en fleur au sens littéral comme figuré d'avoir trouvé l'amour de sa vie). Dans cette peinture sociale, les beautés sont éthérés, parfois pâlichonnes mais toujours douces semblables à ce premier insert où Fanny pique dans sa couture synonyme d'une révolte contre cette domination masculine. Car dans ce film, les hommes ont parfois le mauvais rôle à l'image de ce dandy un peu grotesque qui couche avec la bonne et expose sa culture livresque à une Fanny qui croit et se plie à sa famille qu'elle aime par dessus tout. En résumé, un film plein d'émotions pures, vraies, instantanées qui donne parfois la chair de poule aux spectateurs les moins avertis. Avis aux rêveurs : allez le voir, vous ne serez pas déçu.