Tout ça pour vous dire que j'avais au chaud depuis quelque temps, ne me décidant pas à le poster, un petit papier intitulé "Reflets" et voilà t'y pas que je découvre aujourd'hui un papier de DEB du même intitulé. Nos grands esprits se sont rencontrés. Il ne pouvait pas en être autrement. Trêve de bla-bla. Je vais pas laisser DEB tout seul...
J'avais eu cette "inspiration" du reflet avant Noël. J'avais téléphonophotographié la petite Melissa qui était chez sa grand-mère (en face de chez moi), "un mercredi sans z'école chic !" Comme elle dit. Elle est en CM2 et l'école c'est gonflant, bon, on apprend des trucs, l'instit est gentille, plein de copines & copains, mais c'est gonflant, "je peux pas trop te dire pourquoi mais c'est gonflant l'école...". Donc, le mercredi c'est le jour de mamie-gâteau, le jour des rollers, le jour du passage derrière les carreaux, ainsi qu'elle me le dit, car elle adore ça Melissa, passer de longs moments derrière les carreaux.
Elle regarde, la petite Melissa banania-chocolat, elle regarde ce que je ne pourrais jamais voir, ce que je ne saurais plus jamais voir. Depuis ? Scrogneugneu, depuis quand au fait ? Depuis combien de temps suis-je déconnecté de la réalité ? Depuis 1960 peut-être ? Quand j'avais son âge.
Ce que j'aime bien c'est quand Melissa me dit qu'il y a plein de trucs à voir. Je sais Melissa, je sais, fais pas ta forte, tu prêches un convaincu. J'ai des souvenirs à défaut de vision, à défaut d'avoir conservé la vision juste. On ne voit bien qu'avec le coeur, vous savez très bien qui l'a dit, qui l'a écrit, c'est tellement beau, tellement fort, tellement juste. Adulte on ne voit plus qu'à travers nos yeux. On pense voir, alors que l'on passe 99 % de notre temps empêtré, englué dans une cécité qu'on n'imagine pas. C'est pitoyable. On a tout paumé. On gâche notre vie dès l'âge de 14 ans...
Et ce reflet que j'aime tant. Le reflet Janus biface. Le reflet c'est le réel. Le reflet c'est toujours le parfait. Le reflet est un générateur de mémoire. Le reflet est la partie lumineuse de l'ombre. L'ombre nous avale, le reflet nous projette pleine lumière. Nous expulse, nous crache en plein soleil. Comme ce noyau de cerise que je m'amusais à cracher au plus loin, quand j'avais l'âge de Melissa. Melissa, je t'ai vu regarder ta vie. La vraie vie.
Je t'ai vu : Na na na, na nère !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!