Que faire lorsqu'on est en mal de parti, que les électeurs vous ont confié un mandat. Et que pour rien au monde, vous voudriez perdre cette petite parcelle de pouvoir, qui fait de vous une personne importante. Dans votre quartier.
La solution est simple. Entrer en force dans un parti qui vous est totalement étranger mais qui est assez fragile pour ne pas pouvoir résister. Ce qu'on appelle l'entrisme.
C'est ce qui est arrivé à la fédération 77 du PRG, voilà un an.
Le PRG77 est une fédération du Parti Radical de Gauche qui, année après année, se remettait doucement de crises et de luttes internes. Et qui, grâce à ses quelques militants radicaux avait réussi à revenir sur la scène politique départementale et à se faire de nouveau entendre de ses alliés. Mais, tout comme son organisation nationale, le PRG77 demeurait en retrait par rapport à son principal partenaire, le Parti socialiste.
Ainsi, le PRG77 ne disposait que de quelques élus locaux, méritants, mais isolés. Mais pas de Conseillers régionaux, ni généraux. Et on entrait dans l'infernale quadrature du cercle. Pas d'élus, pas de relais politiques, pas de relais, pas d'électeurs. Et donc, pas d'élus.
C'est ainsi que l'opportunité de se voir rejoindre par des élus d'envergure départementale s'est fait jour. je dis bien départementale, ça relativise la hauteur des ambitions.
Enfin, une opportunité pour qui ?
Le PRG a comme intérêt aux yeux de son allié socialiste d'être, avec le MRC, la preuve que le PS fait le nécessaire pour unir la Gauche, dès le 1er tour. Et dans cette optique, il octroie au PRG, un certain nombre de places sur ses listes ou lui réserve un ou deux cantons.
En Ile-de-France, pour les régionales, le PRG disposera de 14 places sur les listes départementales, dont 2 en Seine & Marne. Deux places que le PRG77 a réservé à ses nouveaux amis, “oubliant” de reconnaitre les mérites des militants radicaux de longue date. Quitte, mêle, à proposer la candidature d'une Conseillère élue sur les listes de l'UMP, il y a 6 ans, grâce déjà au quota UDF.
C'est ce que du coté de l'Elysée, on appelle l'ouverture, sans doute. Mais, la trahison que nous reprochons aux ex-membres du PS partis servir Nicolas Sarkozy, devenons-nous l'accepter de ceux qui rejoignent les rangs de la Gauche ? Pour ce que j'appelle dans les 2 cas, des raisons alimentaires.
Voilà, à quoi sert l'entrisme. A conserver, grâce à une étiquette partisane, le petit peu que vous trainer avec vous, de parti en parti, de droite à gauche, de valeurs trahies en valeurs inconnues. Et qui, au bout du compte, continuera de faire de vous, une personne importante. Dans votre quartier.
Mais le Radicalisme est une doctrine qui se satisfait peu de la médiocre ambition des Hommes et du non respect de leurs engagements. Il n'a que faire du coté “bling-bling” de la politique. Il forge son destin et reconnait les siens dans ses valeurs, que sont la République, la Laïcité, l'Universalisme et le Solidarisme.
Des valeurs qui n'ont rien à voir avec ceux qui se les approprient pour faire commerce de leurs ambitions personnelles. Et qui, une fois le poste assuré, s'empresseront de les oublier.