Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, a été pris à parti hier soir par des militants UMP qui n’ont pas toléré une déclaration qu’il aurait faite un peu plus tôt dans l’après-midi lors d’une réunion sur l’identité nationale organisée dans les salons du stade Vélodrome. Commentant les débordements qui ont suivi le match Algérie-Egypte, Gaudin a déclaré que « 15.000 à 20.000 musulmans avaient déferlé sur le Vieux-Port pour fêter la victoire de l’Algérie ».
Dans la soirée, nouveau débat sur l’identité nationale dans les salons d’honneur de la préfecture des Bouches-du-Rhône en présence d’Eric Besson. Alors que le ministre s’est absenté, Mourad Goual, adjoint au maire de Guy Teissier dans le 5e secteur, interpelle durement le maire de Marseille sur ses propos : « Je compromets peut-être mon avenir politique en vous le disant publiquement, mais vous m’avez blessé, ma famille et les 200 000 musulmans qui vivent à Marseille. J’espère vraiment que ce n’était qu’un dérapage. »
Puis c’est au tour d’une enseignante en histoire-géo "de gauche" de prendre la parole : « J’ai été vraiment heurtée par les propos que je cite : il a dit à propos de la célébration de la victoire algérienne, “15 à 20 000 musulmans ont déferlé dans les rues de Marseille”. En tant qu’enseignante, ce langage me rappelle la période coloniale. Il s’agissait de 15 à 20 000 franco-algériens, pas de musulmans. »
Jean-Claude Gaudin a remis les pendules à l’heure en rappelant ses actions menées en faveur des étrangers (et qui lui avaient valu le surnom de "Ben Gaudin" par Jean-Marie Le Pen). Il a néanmoins déploré qu’au milieu des drapeaux algériens n’aient pas flotté quelques drapeaux français.
Éric Besson a expliqué à la fin du débat à La Provence que Jean-Claude Gaudin avait fait "un lapsus. Au vu de son parcours et de son engagement, on ne peut avoir aucun doute."
Selon Rue89, Gaudin a commis un "dérapage". Dérapage ou lapsus, telle est la question.