Pour terminer cette approche de la nouvelle de Maupassant, je reproduis ce matin le passage où il décrit la ville de La Rochelle, suivant l’errance du personnage qui attend son bateau pour aller dans l’Ile de Ré.
C’est vraiment une ville bizarre et de grand caractère que La Rochelle, avec ses rues mêlées comme un labyrinthe et dont les trottoirs courent sous des galeries sans fin, des galeries à arcades comme la rue de Rivoli, mais basses, ces galeries et ces arcades écrasées, mystérieuses, qui semblent construites et demeurées comme un décor de conspirateurs, le décor antique et saississant des guerres d’autrefois, des guerres de religion héroïques et sauvages.
C’est la vieille cité
huguenote, grave, discrète, sans aucun de ces admirables monuments qui font Rouen si magnifique, mais remarquable par toute sa physionomie sévère, un peu sournoise aussi, une cité de batailleurs obstinés, où doivent éclore les fanatismes, la ville où s’exalta la foi des calvinistes et où naquit le complot
des quatre sergents.