Scandale de la neige : Des solutions existent !

Publié le 17 janvier 2010 par Jlhuss
[réédition de circonstance]

Pendant un reportage consacré par les héroïques reporters de notre principale chaîne de télévision aux perturbations causées par la neige, un des routiers interviewés, a eu ce cri du cœur que je cite de mémoire : “Y a que quinze centimètres de neige et on m’empêche de rouler ! On est en 2007 quand même!”
Ce brave homme a raison. Est-il admissible, je vous le demande, à notre époque de réchauffement climatique et de progrès technique qu’on laisse la neige non seulement à tomber sur les autoroutes mais aussi à y stationner au mépris des droits les plus élémentaires des citoyens (qui, pourtant, paient leurs impôts). Ce scandale doit cesser au plus vite, d’autant que, non contente d’occuper indûment les voies à grande circulation , cette saloperie, qui cache la noirceur de son âme sous un blanc des plus factice, embouteille les rues de nos villes, transforme nos départementales en piste de bobsleigh et bloque même les plus humbles des chemins vicinaux. On ne m’ôtera pas de l’idée que, seule l’impéritie des gouvernements successifs, qu’ils soient de gauche ou de droite et la honteuse incapacité des technocrates qui les conseillent, ont empêché que soient enfin mises en place les VRAIES solutions.

Car on peut venir à bout de la neige. D’autres que nous y sont bien parvenus. Les Touaregs par exemple. Ces rudes nomades n’ont pas d’ENA, ni d’Ecole supérieure des Mines et des Ponts et Chaussée et pourtant, je vous le demande,, avez-vous déjà entendu dire qu’une autoroute malienne ait été bloquée par une chute de neige ou que le verglas ait empêché les habitants de Tombouctou d’aller prendre leur thé à la menthe. Une fois de plus la France s’est laissé dépasser par l’étranger, non-communautaire de surcroît. Il faut d’urgence combler notre retard. Des innovateurs de talent ne manquent pas qui se sont penchés sérieusement sur la question et qui sont prêts à relever le défi. Sans aller cherché bien loin, j’ai trois voisins, qui sont aussi des amis, Messieurs Ilfaut, Noudevont et Yaka que les autorités feraient bien de consulter.
Chacun a son idée. Monsieur Ilfaut, suggère de noyer des petites résistances dans le macadam. Le courant électrique nécessaire leur serait fourni par un ingénieux ensemble de minuscules éoliennes installées sur les bas-côtés des voies et dont les pales seraient animées par le courant d’air produit par le passage des véhicules, superbe exemple de récupération d’une énergie jusque-là dépensée en pure perte.
Monsieur Noudevont, quant à lui, propose de modifier le toit des voitures et des camions pour y intégrer un réservoir, adapté à la taille du véhicule, que le conducteur pourrait remplir d’hélium en cas de chaussée glissante. Une hélice à l’avant, un gouvernail à l’arrière et le tour est joué. L’automobiliste ou le routier aux commandes d’un véritable petit dirigeable pourra s’extraire sans difficulté du plus consternant des bouchons et, une fois la difficulté franchie, reprendre tranquillement sa route.
Monsieur Yaka ne fait confiance ni à l’hélium dont il craint les qualités explosibles, ni à l’énergie éolienne dont il souligne le caractère aussi facétieux qu’imprévisible. Il leur préfère un moyen dont la rusticité garantit la fiabilité. Pourquoi, demande-t-il, ne pas équiper roadsters, berlines et semi-remorques de pieds dépliants, installés sous le carter qu’il suffirait d’activer lorsque neige et verglas feraient patiner les roues. Quand on lui objecte que les pieds en question s’enfonceraient dans les congères, il répond qu’il suffirait de les équiper de raquettes d’autant plus faciles à se procurer qu’avec la multiplication des tennismen et women le nombre de ces ustensiles mis au rebut et dont on ne sait que faire est proprement phénoménal.
Voilà trois idées simples, faciles à mettre en œuvre, économiquement pertinentes et pourtant, on a peine à le croire, les décideurs auxquels mes amis les ont communiquées n’ont même pas daigné leur répondre. La jalousie sans doute, ou l’incapacité bureaucratique à voir utile et grand. Pauvre France ! Où est le temps où Henri II détaillait ses buffets en bûchettes pour aider Bernard Palissy ? Mais je ne désespère pas. L’évidence finira par s’imposer . Grâce à des hommes comme Ilfaut, Noudevont et Yaka, le Progrès et la Science finiront par venir à bout de la neige et de ses séquelles et ce jour-là les cyclones et les raz-de-marée n’auront plus qu’à bien se tenir.
Denis Edouard Magogue

PCC Chambolle

Ma citation de la semaine est d’Alphonse Allais qui donne cet excellent conseil :

« A celle-là seule que j’aime et qui le sait bien »

Cette dédicace commode, que je ne saurais trop recommander aux écrivains, ne coûte rien et peut, du même coup faire plaisir à cinq ou six personnes

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[1ère édition le 27 janvier 2007]