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A une passante de Baudelaire

Par Mango

A une passante de Baudelaire
La rue étourdissante autour de moi hurlait,


Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;


Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.



Un éclair… puis la nuit !- Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?


Ailleurs, bien loin d’ici ! Trop tard ! Jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
O toi que j’eusse aimée, Ô toi qui le savais !
A une passante, Les fleurs du mal ,  Charles Baudelaire


Pour suivreceux ou celles qui ont également choisi un poème ce dimanche, c’est ici !
Tableau de Nicolas de Staël

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