Question : pourquoi Scott Pilgrim est-il le film que j’attends avec tant d’impatience? Huh? Il y a un an et demi, le 11 septembre 2008 exactement, je me frottais la moumoute de joie devant l’annonce d’une réunion de Michael Cera et Edgar Wright autour d’un projet d’adaptation de Scott Pilgrim [article à la mise en page douteuse ici... on remarquera d'ailleurs qu'à ce moment, on pensait que le film sortirait en 2009. Bah non]. A l’époque, n’ayant lu que des scans des premières aventures du canadien à la vie so awesome sur Internet, j’étais plus émue par l’idée de voir ces deux là travailler ensemble. Je connaissais, j’approuvais mais j’étais plus ignorante qu’autre chose. Oui, mais voilà, depuis, un super lecteur de ce blog m’a prêté les premiers volumes et c’est un monde ô combien marvellous qui s’est ouvert à moi. Celui d’un jeune canadien de 23 ans, paresseux et à l’occasion bassiste dans le plus mauvais groupe de Toronto (Sex Bob-Omb, clin d’oeil à vous-savez-quel-moustachu) et qui rencontre sur son chemin Ramona Flowers, livreuse américaine, dont il devra défier les 7 evil exes pour la fréquenter. AH, SCOTT, quoi!
Alors les voilà, mes raisons pour attendre Scott Pilgrim vs. the world. Attention, aucune objectivité ne suit :
1°) Parce que… de toute façon, la comic book series est awesome d’une manière générale.
Entre « amerimanga » (néologisme non de mon fait) et influences de pop culture en tout genre, Scott Pilgrim te file la pêche en métro, dans ton bain, dans ton lit, en cours ou au boulot. Dans un jeu vidéo géant posé sur papier où tout fanboy (ou non) trouvera son compte…cinéma (romantique, action), indie rock et ses codes, (depuis le choix de « Scott Pilgrim » chanson de Plumtree dont Scott porte un t-shirt en passant même pas le clin d’œil à Neil Young, canadien, à travers le personnage de Young Neil ou même les différentes attitudes rock star, hein), video games, cuisine vegan, rires d’assistance de sitcoms, références à des stars de renom (Jason Lee, ex-skateboarder devenu acteur, à travers le personnage de Lucas Lee) et moultes activités ultrahypercontemporaines (néologisme de mon fait), tout y passe. Qui a dit que les univers ultra-référencés, c’était ce qu’il y avait de plus cool sur Terre? Le concept lui-même appelait de toute manière une pincée de UUR (néologisme pour ne plus redire Univers Ultra-Référencé… trop tard) et une grosse couche d’humour, non? L’injection de chacun de ces petits secrets dans les autres, c’est sûrement la recette du gâteau-graphic-novel ici présent. Scott Pilgrim apporte une touche particulière à la tranche de vie du lecteur en train de lire (suivez?). La partie « potentiellement réelle » de l’histoire, l’universalité de l’amour (tout ça tout ça) mêlée à la manière de vivre de toute une génération, et ben elle est pas si con et très très bien menée jusque dans les moindres détails de l’image ou du texte [les dialogues et annotations de l'auteur sont juste à se faire pipi dessus encore et encore. Et encore]. Drôle-et-génial. Au fond, si Scott Pilgrim n’avait été qu’une série éphémère sitcomesque-sur-papier destinée à dépeindre les chroniques de vie d’un jeune slacker-stalker et de son entourage frapadingue, dans un quotidien hyperactif et effronté… et bah elle serait tout de même vachement cool et sincère. Ouai, c’est si cool que ça.
Oui, mais voilà, Scott Pilgrim, ça n’est pas que ça (repeat). Le fantastique barré fait son entrée entre les pages comme un vendeur de saumon vendrait du saumon. Comprenez qu’il est intégré de manière à ce qu’il fasse parti du quotidien sans grande effraction, il est là, un point c’est tout. Un bonhomme que tu bastonnes se transforme en un petit mont de pièces, les vegans de ton entourage ont des super pouvoirs et ta copine se balade dans tes rêves pour aller d’un point à un autre parce qu’elle a appris ça dans un lycée américain? Quoi de plus normal, DUDE?
Sauf que voilà, Scott est appelé à bientôt disparaître puisque le dernier tome est à paraître (rime). Et ça nous brise le cœur. DONC.
2°) Parce que… l’équipe est top-top-top [c'est dit] :
Je l’ai déjà dit en 2008, Michael Cera qui travaille avec Edgar Wright, c’est un peu comme un orgasme multiple pour moi. Rien que ça, oui oui. Cera, canadien par ailleurs, est un peu le dieu vivant des smart comedies US par les temps qui courent. Le petit gringalet maladroit et amoureux transi, il connaît sur le bout des doigts. Ses mimiques devraient en rajouter un max aux gimmicks restants. Tac tac. Ça claque. Et le « QUOI? encore un rôle de slacker pour Cera, ça commence à bien faire! » ne fonctionne pas ici. Et ce, pour trois raisons. Numer one : Cera est génial-hein-hein dans ces rôles, tant qu’il n’a pas de rides, il peut garder son sourire niais tant qu’il veut. 2 : Cera nous a prouvé chez Letterman l’autre jour qu’il pouvait aussi jouer un jeune chauve qui a des pouvoirs mentaux (un must see!). 3 : Scott Pilgrim est peut-être un petit gringalet maladroit et amoureux transi, mais c’est aussi tout autre chose. Roh et puis zutàlafin, Michael Cera en Scott Pilgrim, j’approuve et puis c’est tout.
Alors quand il s’associe à Edgar Wright hein… Si je suis intimement convaincue qu’il est une des plus pétillantes étoiles en son genre, l’unique Wright magnifie la comédie par l’action autant que faire se peut grâce à son talent so british. Associé à l’humour décapant d’un p’tit gars du Canada (O’Malley) et celui d’un jeune élevé au biberon adolescent chez la clique Apatow… Huh… Le film n’est-il pas entre de bonnes mains? Okay, si il foire, on se retrouvera bien, hum… Pour l’instant, place à l’espoir, guys!
Han, et puis quand même, le cast des seven evil exes, il claque un peu dans le genre nerdy-fan-fan : Chris Evans dans le rôle de Lucas Lee [Les 4 fantastiques... ouai], Brandon Routh dans le rôle de Todd Ingram [Superman returns ou John Marlowe dans The Batman], Mae Whitman dans le rôle de Roxy [Arrested Development] et puis l’indétrônable-dans-mon-cœur Jason Schwartzman pour le non-moins-classieux-mais-inconnu-parce-qu’il-n’apparait-vraiment-que-dans-le-dernier-tome-pas-encore-sorti Gideon [Rushmore]. D’ailleurs lors d’une récente promo pour Fantastic Mister Fox, Jason Schwartzman avouait tout baveux qu’il était carrément fier de faire parti du projet.
Alison Pill en Kim Pine
3°) Parce que… le video blog d’Edgar Wright fait qu’on est obligé d’avoir envie.
Même s’il n’est plus mis à jour pour cause de post-prod. A coup de diffusion joyeuse de mini making-off thématisés, Wright nous a fait salivé devant les décors et le plateau tout entier de Scott Pilgrim vs. the world. C’est grâce à ces vidéos que j’ai pu me rendre compte à quel point l’équipe a pris un malin plaisir à reproduire à l’identique les décors des bouquins. Du livre how to study even harder de Knives, qu’on ne voit que dans une case, aux décors ultra précis des appartements en passant par les accessoires des personnages. Pour ce qui est des décors d’extérieur, Bryan Lee O’Malley avait prévu le coup en s’inspirant de photographies de bâtiments qu’il avait lui-même réalisé à Toronto. Dans une de ses vidéos, Wright parle d’ailleurs de ce mimétisme live. Si ce n’était pas reproductible, il ne mettait pas dans le film. Et hop.
O’Malley est consultant sur le film, quand même. Un stalker de cosplayers (voir son flickr) qui en a à revendre et qui surveille son bébé, ça compte. Je me demande à quel point la fin alternative du film sera différente de celle du livre, tiens.
Pour un film qui n’a toujours pas sorti de trailer et seulement deux photos du film (et non du set), Scott Pilgrim vs. the universe est tout sauf cachotier. Il est même plutôt communiquant, thanks to Edgar. Lui, il construit une véritable campagne de communication par le web, en diffusant vidéos et images du set en masse… Sans trop en dévoiler. Vous aurez remarqué qu’on a le droit à une louche de Ramona, Knives, Young Neil ou Stephen Stills mais finalement peu de Scott Pilgrim lui-même (Michael Cera est souvent hors de ses propres scènes), de Wallace Wells ou de Gideon.
Pour le blog, rendez-vous ici.
Mark Webber en Stephen Stills et Aubrey Plaza en Julie Powers
4°) Parce que… Jason Reitman a avoué lui-même qu’il avait pris une sacré…
claque devant les 30 premières minutes du film, cf. son propre twitter. Pour commencer, Reitman et Wright sont pals comme cochons et accessoirement, ils brandissent le flambeau d’une jeune génération de cinéastes. Alors le léchage de popotin, ça y va, okay. Mais que diable, ça donne quand même envie, ce qui suit : « A Londres, Edgar Wright m’a montré 30 minutes de Scott Pilgrim. Assermenté par le secret (à tel point que j’ai été surpris que du sang ne me soit pas demandé) je dirai ceci : ça change les règles du jeu pour Edgar et le genre. Ça fuse à la vitesse de la lumière et apporte plus de pure joie que je n’en ai jamais vu dans le cinéma contemporain. SP, c’est le rêve de n’importe qui de notre âge : un accomplissement du premier film qui regroupe tout ce qui fait la génération joystick.[...] Si j’avais un film prévu pour l’année prochaine, je ne voudrais pas être quelque part autour de [Scott Pilgrim]. Chapeau bas mon ami. Je ne peux pas me le sortir de la tête. »
Hein? Hein?
5°) Et parce que… les photos officielles commencent à apparaître.
De gauche à droite : Scott Pilgrim, Ramona Flowers, Young Neil, Knives Chau, Kim Pine & Stephen Stills
Combat final contre Gideon?
Rendez-vous cet été.
PS : toutes les photos du tournage viennent sans exception du flickr d’Edgar Wright. Wendez-vôus là-bas.