Il est des artistes dont les oeuvres sont faites pour la contemplation seul à seul, pour la méditation solitaire. Dans cette exposition de cent tableaux de Pierre Soulages (au Centre Pompidou jusqu’au 8 mars), est inscrite sur un mur cette citation de l’artiste : “Je peins pour que celui qui regarde la toile puisse se retrouver, face à elle, seul avec lui-même.”
Si tel est votre désir, alors allez plutôt à Conques, allez même au Musée Fabre, ou, avec un autre, allez à la chapelle Rothko à Houston (plutôt que dans son exposition à la Tate, alors). Mais ne vous attendez pas à avoir une quelconque expérience émotionnelle, sensible, voire mystique, ’seul avec vous-même’ dans les salles bien ordonnées du 6ème étage de Beaubourg. Entendons-nous bien : les toiles sont splendides et l’exposition remarquable, intelligente, didactique, savante. [Et le catalogue (chez Dessin Original) et la brochure sont très bien faits, dans la même veine.]
Mais c’est tout. C’est une chose de lire que Soulages crée un espace au devant de sa toile pour le spectateur et c’est une autre chose que de l’éprouver physiquement (ce qui est le cas au Louvre, par contre). C’est une chose de tout savoir sur l’outrenoir et c’en est une autre de le sentir vibrer dans ses yeux, dans son corps tout entier.
Dommage …
Photo provenant de ce site. Pierre Soulages étant représenté par l’ADAGP, la photo sera retirée du blog à la fin de l’exposition.