Une entreprise engage son personnel sur la base des compétences attendues. Vous-même avez été dans ce cas. Un job réclame une certaine dose de Savoir faire associé à du Savoir et du Savoir-être (voire du Savoir faire-faire). Souvent, vous quitterez cette fonction (volontairement ou non) sur une différence de valeurs, avec votre responsable, l’entreprise… L’écoute d’un échange entre des peintres (occasionnels ou non) m’a apporté un autre éclairage sur ce sujet.
Est-ce que les compétences suffisent pour bien vivre en entreprise ? Oui disent les recruteurs en France : il faut être rationnel, l’entreprise a besoin de compétences et le profil de poste correspond à cela. D’ailleurs, la dose de savoir-être intégrée dedans correspond aux attentes de l’entreprise.
Non, répondent de nombreux détracteurs de ce mode de recrutement. Les valeurs sont profondément ancrées dans la personne et changent lentement. Elles sont basées sur l’éducation et l’expérience. Certains ont eu des messages dans leur passé : « le travail est dur, il faut bosser.. » quand d’autres ont entendu « sois ouvert aux autres, la vie est faite d’échanges… ». A l’opposé les comportements (au sens des savoir-faire et savoir) peuvent s’acquérir. D’ailleurs, un adulte a de grandes chances de changer trois ou quatre fois de travail (voire plus) durant sa carrière professionnelle.
Un exemple : le PDG de la First Direct, banque à distance qui a su se créer une image extraordinaire de qualité de service en UK répète à qui veut l’écouter : « il est plus facile de changer en banquier une personne affable avec un bon relationnel que d’enseigner à un banquier d’avoir un bon rapport aux autres. »
Vaste débat. J’ai passé dernièrement une soirée en compagnie de personnes qui se sont révélées être en majorité des peintres, certains à titre professionnels (= ils s’y consacrent à plein temps), d’autres en tant qu’amateurs (à temps partiel ou comme loisir). En tant que non-peintre, j’y étais un observateur neutre. J’ai observé que les discussions portaient sur deux thèmes principaux.
La première discussion portait sur leur style (que j’assimile à une compétence –Savoir-faire-). Parmi les présents, il y avait un peintre des vagues, un autre représentant des décors d’intérieur, un troisième dessinant des troncs d’arbres…Leur style a évolué au fil du temps, soit en s’approfondissant, soit par la recherche de nouvelles approches.
Chaque style a sa spécificité, sa technique. Le tout est de savoir si c’est cela qui leur correspond et s’ils ont la clientèle ad hoc (s’ils veulent en vivre). Et vous ? Quelle est votre spécificité ? Qu’est-ce que les autres viennent chercher en vous ? Est-ce la meilleure façon de gagner votre pain ?
Le deuxième débat tournait des valeurs d’un peintre. Sont-elles purement monétaires ou devons-nous prendre en compte d’autres valeurs comme son engagement, son rapport aux autres, son apport à l’Art ? Certains artistes ont ainsi disparus de la scène suite à leurs engagements politiques (ou autres). D’autres ont été de purs produits de mode. Certains en ont fait une démarche conscience, d’autres non.
Et vous ? Quels sont vos Valeurs ? Les vivez-vous pleinement dans votre travail ? Etes-vous plutôt du style à faire des concessions ? Dans ce dernier cas, êtes-vous heureux d’aller au travail le matin ? Etes-vous pleinement vous-même ?
Les peintres présents qui faisaient ces concessions le vivaient mal en tout cas.