À l’issue du Grenelle de l’Environnement, l’association Énergies et Avenir (regroupement de l’ensemble des professions de la filière du chauffage à eau chaude individuel ou collectif) rappelle le rôle capital du système de chauffage dans la réduction des émissions de CO2 du secteur du bâtiment. Une politique d’incitation à l’installation dans le neuf et dans l’ancien de systèmes de chauffage évolutifs et favorisant le développement des énergies renouvelables sera, selon l'association, une condition de la réussite des objectifs du Grenelle.
Cette politique devrait s’appuyer sur un Observatoire en continu des performances des systèmes de chauffage et du contenu en CO2 des différentes énergies utilisées.
« Il ne faut surtout pas faire l’économie d’une action sur le mode de chauffage, dont la modernisation et l’entretien doivent être étudiés parmi les différentes composantes thermiques du bâtiment » souligne Hervé Thelinge, président d’Énergies et Avenir.
« L’isolation ne sera pas suffisante pour atteindre les objectifs de Grenelle » prévient-il.
« Il faut jouer la complémentarité des solutions et hiérarchiser les investissements. La modernisation des systèmes de chauffage, grâce aux matériels très performants actuels, est souvent l’investissement le plus approprié. »
L’électricité utilisée pour le chauffage étant produite pour une part importante par les centrales thermiques, Énergies et Avenir propose de fonder l’action collective sur un indicateur objectif, actualisé et public, en créant un Observatoire des émissions de CO2 par énergie et par système de chauffage. Il regrouperait les pouvoirs publics, les ONG et les professionnels concernés. Cet Observatoire servirait de base à des décisions équitables fondées sur des données fiables, actualisées en continu et exprimées en CO2 et non en kWh uniquement. La France se doterait ainsi d’un outil de pilotage des futures réglementations et de suivi des objectifs annoncés.
En matière de réhabilitation, la modernisation des systèmes de chauffage existants pourrait contribuer pour plus d’un tiers à l’objectif de 40 % de réduction de la consommation énergétique des bâtiments anciens d’ici 2020. Énergies et Avenir rappelle que sur 13,5 millions de chaudières, une sur trois a plus de quinze ans et une sur deux n’est pas entretenue, alors que chaque nouveau matériel installé (chaudière à condensation ou à basse température) permet déjà de réaliser jusqu’à 30% d’économie d’énergie et qu’un contrat d’entretien assure une diminution supplémentaire de 10 à 20% par rapport à une installation non entretenue. Concernant les programmes qui s’annoncent dans les bâtiments publics de l’État et des collectivités territoriales, Énergies et Avenir propose notamment le développement de contrats de partenariats public/privé (PPP) pour le financement, la rénovation, la gestion et l’entretien des systèmes de chauffage.
Énergies et Avenir soutient la proposition d’incitations fiscales liées à l’efficacité énergétique. L’association rappelle par exemple que les performances des chaudières à condensation et des pompes à chaleur (PAC) sont identiques en termes de consommation d’énergie primaire, mais que seules les PAC bénéficient d’un crédit d’impôt de 50% dans les logements neufs.
Elle souhaite en ce domaine un rééquilibrage qui irait également dans le sens d’une diversification du bouquet énergétique.
Enfin, compte tenu du caractère particulièrement ambitieux du calendrier des futures réglementations et labellisations envisagées par les acteurs du Grenelle, la filière du chauffage à eau chaude, constituée de 250 000 professionnels, propose d’apporter toute son expertise et de participer, à travers Énergies et Avenir, aux groupes et aux comités de pilotage qui seront mis en place pour élaborer les programmes opérationnels finaux qui seront présentés le 15 décembre 2007.