Voilà une découverte qui sonne presque comme un revival. À l’écoute du premier album de POLLYester, sobrement intitulé POLLYester, on se retrouve propulsé au tout début des années 80 dans le New York de ESG. Post punk, post funk et no wave, HELLo!
POLLYester : c’est un couple de zinzins, Polly et Mooner qui organise des soirées complètement barrées à Munich (oui la bourgeoise Munich, pas le bobo Berlin), sur des thématiques comme le catch mexicain, les zombies ou les aéroports. Le duo auxquels s’ajoutent Dj Kaput et Kitt Bang, redécore un club à fond, se déguise et donne un show, entre happening arty et impro totale. Ces quatres personnages à la créativité boulimique forme une galaxie de groupes, entre punk, minimale disco et délire rythmique. Du goût pour le grandiloquent à la sauce chilly, un je ne sais quoi de tocade cabaret et des influences on ne peut plus évidente à laurée du résultat : les B52’s bien sûr, Ultravox et Kid Creole, ben voyons.
Après le fantastique et entêtant Ep Round Clock, le groupe allemand au potentiel scénique très attendu compte tenu de leurs activités mensuels, nous livre un album au parti pris 80’s claquant de sincérité. La boîte à rythme très groovy fait se remuer l’arrière-train moulé de très près dans une jupe rétro, les B52’s traînent effectivement le coin. Kichi & Sada nous font faire un petit détour par le Japon, aux sonorité pop sucrée de ce petit groupe de filles, des copines de Sean Lennon, mais si : Cibo Matto! Dissonant ce qu’il faut, il m’est impossible de ne pas mentionner les Raincoats, allez basta avec les références!
En même temps, POLLYester doit tellement à cette époque formidable, leur son est si proche qu’on ne peut s’empêcher de l’associer à un tel ou à un autre, et c’est peut-être le seul point faible de cet album régénérant de fraîcheur tout de même. Il manque à ces teutons un je ne sais quoi de “teutonnade” peut-être, ou encore de “russitude” avec les origines de la mutine Polly. Certes, ces zozos n’habitent pas à Brooklyn, mais s’ils ne le soulignaient pas avec les titres Beuys Boys et Dietrich, on leur collerai sans problème l’étiquette. Aucune importance me direz-vous, et vous avez raison. On se fout des origines, des influences, POLLYester s’envoie en l’air sur les traces de Liquid Liquid et autres A Certain Ratio et c’est très bien comme ca. Ils accèdent d’ailleurs directement à mes playlists de soirée. La consécration en somme.
Virginie Polanski.
Audio
Tracklist
POLLYester - POLLYester (Erkrankung, 2009)
1.Run In My Stocking
2.Erectric Guitar
3.Meditate
4.Kichi & Sada
5.Beuys Boys
6.Chew Chew
7.Billy Rubin
8.Dietrich
9.You Are Amen