"Le roi Salomon suppliait l'Eternel de lui accorder un coeur intelligent.... Mais à quelle instance adresser [cette prière]? Ce livre répond: à la littérature." ... Alain Finkielkraut a choisi 9 titres et à travers leur lecture -relecture- sérieuse, attentive , il essaie de déchiffrer "les énigmes du monde". J'ai pris un grand plaisir à suivre les chemins où le mène sa réflexion à la lecture de ces 9 livres ... D'abord," la plaisanterie" de Milan Kundera , "le sage ne rit qu'en tremblant", ... qu'il termine sur le rire, celui de Dieu, celui des amuseurs de maintenant,en partant d'un proverbe yiddish; " l'homme pense , Dieu rit". J'ai lu ce livre il y a longtemps et à la lecture (de la lecture d'A.F.) je me suis remémoré la trame du récit. Puis il évoque "les orphelins du temps" dans "Tout passe" de Vassili Grossman que je viens de lire et dont j'ai parlé dans mon dernier texte . Ensuite, "Histoire d'un Allemand de Sebastian Haffner". , sur le nazisme, certains disent plus fort que" les Bienveillantes".. A.F. voit là un "encamaradement des hommes"... et"Voici les miens, mes maîtres , ma lignée....", "Le premier homme de Camus" qu'il m'a donné envie de lire. A.F. parle du différend Camus-Sartre , mais surtout du père de Camus "le premier homme rend grâce au dénuement de l'avoir exposé aux éléments en le privant des prothèses, des appareils, des instruments, des divertissements et de tous les amortisseurs qui calfeutrent les vies bourgeoises. Aucune richesse ne le séparait du luxe du monde naturel."(p128).... Et c'est "la plaisanterie" de "La tache" de Philip Roth que j'ai lu aussi et qui m'avait plu ...Où peut mener une phrase , dite comme une boutade , et qui détruit un homme ?... Puis "la tragédie de l'inexactitude" dans "Lord Jim" de Conrad livre qui m'avait impressionnée quand je l'avais lu; il m'avait donné l'image d'un Jim flottant pas seulement sur la mer mais dans sa vie trop humaine. A.F le compare un peu à Don Quichotte . JIm traîne toute sa vie une culpabilité ; il a rêvé d'être un héros mais il a perdu pied et s'est retrouvé minable ....cela aurait pu coûter la vie d'un grand nombre de personnes...Ensuite "l'enfer de l'amour-propre" avec "Les carnets du sous-sol" de Dostoïevski , c'est le portrait "d'un homme néfaste à lui-même "; "il s'est même appliqué à faire tout ce qui pouvait lui nuire (p.226). "La muflerie du vrai" dans "Washington Square de Henry James "une tragédie de la confiance, cette critique de l'illusion romanesque, cette plongée féroce dans la prose de la vie ne conduisent pas seulement à prendre acte des ravages du tout-puissant cynisme (p.257) Dernier livre lu et analysé "le festin de Babette" de Karen Blixen , "le scandale de l'art". j'ai vu le film mais pas lu le livre . "En tant que communarde , Babette a lutté les armes à la main pour l'égalité. En tant qu'artiste ,elle a illustré et défendu la distinction"(p.275) ; son art culinaire a rétabli l'harmonie.... Et A.F. termine le livre avec un court chapitre "La lutte avec l'ange" sur les bienfaits de l'art ."Etre homme, c'est confier la mise en forme de son destin à la littérature. Toute la question est de savoir laquelle"