Cher Nicolas R.,
Cher Nicolas R., t’es con. tu m’as fait pleurer un samedi matin à 9h. Faut le faire, parce que le samedi matin à 9H, c’est pas une heure pour pleurer.
Je t’ai vu l’autre jour à la télévision chez Laurent R.. “Ouaw, il a vieilli”, première réflexion. Ce n’est pas comme si on se connaissait beaucoup, mais entre un émission TV d’il y a quelques années et ce samedi soir (si on peut dire) chez Laurent R., tu as un peu pris dans les joues. Mais je te rassure tu fais toujours dandy. Un peu Beigbeder avec plus de joue, un peu BHL pour les cheveux grisonnants. En gros, tu fais un peu plus vieux que ton âge. C’est peut-être pour cela d’ailleurs que tu as des aventures à raconter.
Ce matin, donc, j’ai eu comme un léger passage à vide. J’ai pris ton livre à deux yeux. Un main sur les pages, une main sur le café, et j’ai dévoré. D’abord, j’ai souri. Puis j’ai ri. beaucoup ri. Et au drapeau orange j’ai pleuré. J’étais ému.
Pourtant, on est samedi 16, même pas vendredi 13, ce n’est pas mon jour de chance. Pourtant, on n’a franchement rien en commun. Tu es artiste, je suis un ingénieur. Tu habites Paris que tu détestes faussement, j’habite Bruxelles que j’aime réellement. Tu es(tait) alcoolique et drogué, moi je bois modérément, j’ai fumé quelques pétards et mangé une poignée de champignons, jeune. Ton nain est rouge, moi, je suis le nain de mes amis … à tendance bleue. Ah si, peut-être, on doit avoir pas loin du même âge. Tu en as 36, j’en ai 34.
Rien en commun donc et on ne se connaît pas. Je me sens donc bien à l’aise pour te traiter de con. Démarrer un samedi en versant une larme, devant mes enfants, ca le ne fait pas. Et puis, si un jour on se croise dans une ville qu’on aime détester, je t’offrirai un coca light avec plaisir, pour te dire merci pour ce bon moment.