Je partage aujourd'hui vous une acquisition récente: La Reliure Française depuis l'invention de l'imprimerie et jusqu'à la fin du XVIIIème siècle par MM. Marius Michel, Relieurs-doreurs. A Paris, chez Damascène Morgand et Charles Fatout, 1880.
Comme souvent dans les ouvrages de Marius Michel, le style est très agréable et les prises de positions des auteurs sont toujours claires et tranchées (ainsi Trautz-Bauzonnet est-il élevé au rang de meilleur relieur du 19ème, quand Capé est renvoyé à ses chères études pour avoir commis des reliures trop fragiles, "presque mortes avant d'avoir vécu"... et quand Derome est qualifié d'assassin pour sa propension à rogner les marges).
- Une règle qu'énoncent les Marius Michel dès le début de l'ouvrage et dont vous savez l'importance: "le livre vient d'être collationné, il est reconnu complet. Les lavages, encollages, restaurations, retouches ont été faits par une main expérimentée et discrète. Le voici dans l'atelier du Relieur (que les auteurs écrivent avec une majuscule)".
- Ils rappellent également leur collègues (et les bibliophiles) à l'ordre en énonçant une autre vérité évidente: la reliure n'est là que pour servir le livre, rejetant ainsi tous les relieurs qui "serrent" trop le texte et empêchent le livre de s'ouvrir.
Les auteurs évoquent ainsi ces grands ateliers de dorure qui furent créés pour répondre à cette mode, et "où se firent dans la suite par milliers les almanachs royaux, pour lesquels Dubuisson et les dessinateurs du temps inventèrent quelques plaques charmantes".
L'ouvrage se conclue par une présentation des principaux relieurs de l'époque et les Marius Michel expliquent qu'ils ont limité leur étude à la fin du 18ème siècle pour ne pas blâmer certains de leurs confrères... Ce qu'ils feront pourtant peu de temps après.
H
PS.: pour mémoire, le portrait de Marius Michel que j'avais commis sur le blog:http://bibliophilie.blogspot.com/2008/12/portrait-dun-immense-relieur-marius.html