Christine Lagarde va recevoir les compagnies pétrolières

Publié le 07 novembre 2007 par Quentin Clarisse

Afin de "lisser" les prix des compagnies pétrolières et des distributeurs de carburant, La Ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde a décidé de les inviter à Bercy.
Cette rencontre pourrait avoir lieu "dans les tout prochains jours, peut-être avant la fin de la semaine si tout le monde est disponible, y compris le samedi", a-t-elle précisé dans l'après-midi après une table ronde sur le pouvoir d'achat à l'Elysée.
Madame La Ministre a expliqué que le "le prix du baril de pétrole a augmenté de 50% depuis le début de l'année alors que le prix à la consommation a augmenté que de 11%", l'idée est de mettre à plat l'ensemble des répercussions de prix" pour le consommateurs.
Dans la matinée sur Europe 1, la ministre avait rappelé que les compagnies pétrolières avaient pris il y a deux ans des engagements en matière d'investissement et de "lissage" de marges.
"Je veux évoquer avec eux la manière dont ils remplissent leurs engagements et la manière dont ils entendent les poursuivre et les développer", avait-elle dit.
"Il faut un phénomène de lissage et pas d'anticipation de hausse, pas de gonflement des marges, cela serait intolérable et je m'y opposerais formellement", avait-elle poursuivi, évoquant une "situation douloureuse pour de nombreux Français, notamment dans le secteur de la pêche et de l'agriculture".
Lundi, les dépôts de pétrole des ports de commerce bretons de Brest et de Lorient étaient bloqués par des centaines de marins pêcheurs en grève pour protester contre la hausse du carburant.
"AUCUNE RAISON QUE LE PÉTROLE BAISSE"
"Il n'y a aucune raison que le pétrole baisse aujourd'hui। C'est une denrée qui va devenir de plus en plus rare", avait rappelé Christine Lagarde.
La ministre de l'Economie a précisé par ailleurs que la prime à la casse annoncée par le président Nicolas Sarkozy pour inciter les Français à se débarrasser de leurs vieilles automobiles entrerait en vigueur "dès cet hiver".
Interrogée sur un éventuel rétablissement de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) flottante, réclamée par le Parti socialiste, Christine Lagarde a déclaré que cela n'était "pas envisagé à l'heure actuelle".
La ministre a nuancé ses propos dans la cour de l'Elysée, expliquant qu'en matière de fiscalité, tout serait envisagé.
"Tout sera à l'étude. Pour l'instant je vous rappelle qu'on est dans des contraintes budgétaires extrêmement rigoureuses", a-t-elle souligné. "Bien entendu, nous étudierons tous les postes de détermination du prix pour faire en sorte que les hausses soient modérées, le plus possible".
Sur Europe 1, la ministre de l'Economie a également répondu au Premier secrétaire du PS François Hollande, qui l'a comparée dimanche à l'ancienne reine de France Marie-Antoinette.
"Marie-Antoinette, lorsqu'on lui demandait du pain parce que le pays était affamé, disait 'il n'y a pas de pain, qu'on leur donne de la brioche'. Eh bien maintenant il n'y a pas de carburant, 'qu'on leur donne du vélo'", avait-il ironisé en Gironde, en marge du congrès du Mouvement des jeunes socialistes (MJS).
"Loin de moi l'idée de rouler en carrosse", lui a rétorqué Christine Lagarde sur Europe 1.