Comme c’est généralement le cas, la deuxième ronde nous offre un menu intéressant et varié. Nous analysons donc les matches Cardinals-Saints, Ravens-Colts, Cowboys-Vikings et Jets-Chargers. Notre invité: Patchalif du site Les Chroniques du Roux.
-Arizona à Nouvelle-Orléans-
Nick T: mettons que ce match devrait être offensif. Les Saints ont la meilleure attaque de la NFL, marquant en moyenne 31.9 points par match. L’Arizone vient au 11e rang à ce chapitre (24.3) mais comme on l’a vu dimanche dernier contre Green Bay, quand l’attaque clique c’est comme un feu d’artifice de points. En plus, ils ont amassé 156 verges au sol contre la défensive des Packers, la meilleure contre la course en saison régulière. Tout ça pour dire qu’il serait surprenant que les deux équipes ne marquent pas au moins 24 points chacune. Les Cards sont une des rares équipes qui peut suivre les Saints touchdown for touchdown et c’est ce qui risque d’arriver. Dans un festival offensif, un gros jeu défensif peut faire la différence comme on l’a vu lors du match Pack-Cards. À ce chapitre les Saints ont un certain avantage, ayant dominé la ligue avec leurs 39 takeaways (26 INT, 13 fumbles) contre 28 pour les Cardinals. En combinant ce facteur avec l’avantage du terrain, je donne un certain edge à Drew Brees et sa bande. Cardinals 34, Saints 41
Pick: dans un match mettant aux prises Breesus contre Kurt Warner, on sait d'avance que Jésus va jouer un rôle important pour déterminer le gagnant. Devrait-il avantager son vieux chum Warner avec qui il a fait les quatre cent coups quand ils étaient au cégep? Ou devrait-il plutôt y aller avec la relève dans le domaine du "bon Jack" et permettre à Drew Brees de continuer à saupoudrer ses passes et son altruisme à son entourage? La générosité et le dévouement de Brees envers New Orleans après Katrina est d'actualité avec ce qui se passe en Haïti. Chu sûr que s'il pouvait, il irait lancer des ballons sur les débris de maison pour nettoyer Port-au-Prince et après ça, il donnerait un rein. Sucks to be Jesus, donc. Avoir à choisir entre les deux sera ardu. J'ai bien l'impression que Warner va encore jouer avec sa forme de 1999 et offrir une performance honorable mais ce sera trop peu pour surpasser le talent des Saints qui pourront encore une fois compter sur Darren Sharper pour faire un jeu défensif qui fera la différence. Cards 31 - Saints 38.
Patchalif: ça risque d'être un duel vraiment intéressant à voir. Les Saints ont dominé la saison régulière mais ils ont semblé s'essouffler en fin de saison et je ne parle pas seulement de leurs 3 défaites consécutives. Leur défensive demeure fragile, mais il en est de même pour celle des Cards. Les Saints ont probablement un léger avantage en offensive, mais les Cards ont Larry Fitzgerald, qui a repris exactement là où il a laissé au Super Bowl l'an dernier, avec des catchs incroyables. Selon moi, même avec les belles stats des turnovers dont Nick nous parle, je crois que les Cards ont l'avantage des playmakers en défensive. Dominique Rodgers-Cromartie, Antrel Rolle et Karlos Dansby peuvent créer des jeux qui changeront le match. Cardinals 38 - Saints 35.
-Baltimore à Indianapolis-
Nick T: le choc des philosophies, première partie. Depuis quelques semaines les Ravens sont redevenus l’équipe championne d’antan qui dépendait sur son jeu de course et sa défensive. Ils ont battu les Pats avec 234 v au sol, 4 revirements et seulement 34 verges par la passe. Old fucking school. Évidemment, ce genre de stratégie fonctionne moins bien quand tu tires de l’arrière. C’est pourquoi il est difficile d’imaginer les Ravens triompher à Indy sans une quelconque contribution de Joe Flacco et ça c’est un peu problématique. L’ami Flacco a l’air magané, il boite et c’est clair que John Harbaugh veut le protéger. Je suis sûr que les Ravens vont faire sure les Colts bien comme il faut et qu’ils réussiront à garder le match serré comme on l’aime mais à la fin, les Colts vont scorer juste un peu plus. Ravens 17, Colts 21
Pick: étant depuis toujours un amateur de football offensif, principalement aérien, je suis bien content que des équipes ultra-défensives comme les Ravens et les Jets n'aient plus autant de succès et ne gagnent plus automatiquement les matches les opposant à des puissances offensives. Dans les années '80, je trippais déjà sur les Broncos et j'admirais aussi beaucoup les 49ers. Mon frère était un fan des Dolphins, que j'aimais bien aussi. Ces équipes nous donnaient toujours un bon spectacle, donc quand des équipes comme les Bears ou les Giants pulvérisaient tout le monde avec une défensive hermétique et une attaque opportuniste qui ne faisait que 2-3 beaux jeux par match, ça me mettait en tabarnak. Depuis que les Ravens ont gagné le pire Super Bowl de l'histoire en 2000, tous les finalistes suivants ont su conjuguer attaque et défense afin de ne pas être unidimensionnels et ennuyants. Même les Steelers de l'an passé ont dû gagner une finale à l'offensive parce que leur défense ne pouvait pas arrêter Warner. Les équipes moins balancées ne gagnent plus comme avant et les Ravens ne peuvent tout simplement pas suivre le rythme offensif des Colts. Ravens 16 - Colts 31
Patchalif: j'ai bien aimé le jeu des Ravens la semaine dernière, qui ont complètement dérouté les Patriots. J'aimerais aussi que les football gods donnent une leçon à coach Caldwell et aux Colts pour avoir perdu volontairement les deux derniers matchs de la saison. Par contre, il est clair que les Ravens ne peuvent pas gagner un match en revenant de l'arrière. Depuis le début de la saison, les Ravens ont battu seulement 3 équipes qui ont terminé avec une fiche de plus de ,500: les Chargers qui se cherchaient à la semaine #2, les Steelers qui se cherchaient à la semaine #12, et finalement les Pats la semaine dernière. Les Colts, de leur côté, ont perdu deux matchs au total, et c'est parce que ça ne leur tentait pu de jouer... C'est donc difficile de ne pas avantager les Colts. On verra donc si Manning > football gods... Ravens 17, Colts 31.
-Dallas à Minnesota-
Nick T: le hasard fait que ce match est disputé à 13h et c’est un peu dommage car en prime time, ce match aurait battu des records d’écoute. Les Cowboys contre Brett Favre en séries, c’est le paradis du casual fan. C’est un match difficile à évaluer car les deux équipes n’ont pas de grosses faiblesses apparentes. Les deux défensives sont dans le top 10 de la ligue et sont quasiment identiques: très fortes contre la course mais moins contre la passe. À ce chapitre, les Cowboys semblent avoir un avantage car leur pass rush est en feu depuis quelques semaines. Les deux attaques peuvent marquer des points et le passage à vide relatif d’Adrian Peterson (aucun match de 100 v depuis la semaine 10) vient une peu contrecarrer le principal avantage des Vikes. Dans le fond, je vais oser espérer que ça deviendra un vrai duel de QBs entre Smilin’ Tony Romo et Brett «Gunslinger» Favre. Il me semble qu’un match égal qui se déciderait à la toute fin sur un gros jeux d’un de ces messieurs, ce serait bon pour l’Amérique. Comme j’ai un petit faible pour les Dallas, je vais dire que le héros sera Smilin’ Tony. Dallas 31, Minnesota 28
Pick: ce match est du sérieux porn pour Peter King. Romo vs Favre, pour notre sympathique pute de Starbucks, c'est un peu comme un combat de lutte dans le Jello entre Keeley Hazell et Kyla Cole. Voilà un matchup qui recrée une vieille rivalité des années '70. Bien des gens, y compris les Verges, avaient prédit une drop substantielle des performances de Lord Favre en fin de saison mais, à part quelques matchs bien ordinaires, le vieux Wrangler tient le coup. La grosse différence, c'est qu'il est bien protégé par sa ligne offensive. Quand t'as deux brachiosaures comme Phil Loadholt et Bryant McKinnie à chaque bout de ta ligne avec Steve Hutchinson entre les deux, ça te fait toute une poche hermétique, ça, madame. Le combat se jouera là, à mon avis. Dallas compte sur DeMarcus Ware et Anthony Spencer pour mettre de la pression sur Favre et ils ont eu passablement de succès à cet égard en deuxième moitié de saison. S'ils réussissent ne serait-ce que partiellement, Favre risque de se mettre à garocher, ce qui est très dangereux contre des cornerbacks comme Michael Jenkins et Terrance Newman. Les Vikings doivent donc imposer leur jeu de course avant tout mais Adrian Peterson n'est plus la superstar qu'il était l'an passé et est sujet à échapper le ballon trop souvent. Ces glitches empêcheront les Vikings de compter autant que l'attaque en feu des Cowboys, malgré le bruit du Metrodome. Cowboys 27 - Vikings 24.
Patchalif: tout d'abord, je dois avouer que les Cowboys m'ont drôlement impressionné avec une incroyable fin de saison, avec autant une offensive qu'une défensive complètement en feu. La fin de saison a été un peu plus compliqué du côté des Vikings, même si la dégelée qu'ils ont infligé aux Giants à la semaine #17 a sûrement aidé à leur redonner confiance en leurs moyens. Sans compter les deux QBs de renom, nous aurons aussi droit à deux des meilleurs mangeurs d'enfants de la ligue, en Jared Allen et DeMarcus Ware, des machines à sacks. Deux points me font pencher en faveur des Vikes: 1) ca fait un méchant bout qu'on a pas eu droit à un grand match du Purple Jesus, Adrian Peterson, donc on est dûs, et le point 2) les Vikings n'étaient pas les mêmes sans la présence d'Antoine Winfield en défensive. Maintenant qu'il est de retour, Minnesota devrait être plus difficile à vaincre. Cowboys 24 - Vikings 30.
-NY Jets à San Diego-
Nick T: rendu à ce match-là on va être un peu fatigués et en plus, c’est le match le moins inspirant à mon avis. C’est clair que les Jets ont un bon jeu de course et une excellente défensive mais je pense que les Chargers seront prêts. Rex Ryan et ses sbires n’affronteront pas Carson Palmer et son attaque de deuxième ordre. Ils devront composer avec Philip Rivers: 4254 v, 65.2% de passes complétées, 28 TD, 9 INT et un rating de 104.4! Il a la meilleure moyenne de verges par passe dans la NFL à 8.75 et il a une excellente complicité avec Vincent Jackson et Antonio Gates. Ce gars-là est dû pour un long séjour en playoffs et ce ne sont pas les Jets qui vont l’arrêter. Je suis convaincu que la défensive du NYJ causera des problèmes aux Chargers en début de match mais la principale qualité de Norv Turner est son imagination à l’attaque, il saura s’ajuster. Quand les Éclairs vont avoir marqué 21 points, les Jets ne pourront plus suivre. Jets 10, Chargers 24.
Pick: voir mes commentaires sur le match Baltimore vs Indy. Les Jets sont unidimensionnels et si Dirty Sanchez doit commencer à pitcher plus souvent quand les Jets tireront de l'arrière, ça va être laid. Les Chargers sont trop forts et une confrontation avec les Colts en finale de l'AFC est écrite dans le ciel depuis la mi-saison. Darrelle Revis aura beau faire une bonne job contre Vincent Jackson, personne ne pourra arrêter Antonio Gates. En plus, la ligne offensive des Chargers est bien armée pour stopper les blitzes de Rex Ryan. Philip Rivers demeure malgré tout un osti d'mangeux d'marde mais force m'est d'avouer qu'il a du talent et du zip dans ses passes. Et comme si c'était pas assez, San Diego a probablement le meilleur kicker de la ligue en Nate Kaeding, il aura son rôle à jouer. Jets 13 - Chargers 23.
Patchalif: j'aurais donné plus de chances aux Jets s'ils avaient affronté les Colts car avec leur puissant jeu de course et leur défensive dominante, ils semblaient bâtis pour donner du trouble à Peyton et sa bande. Les Chargers sont beaucoup plus complets que les Colts, et je ne vois pas comment les Jets pourraient s'en sortir. C'est bien beau Revis Island, mais Philip Rivers a beaucoup de cibles à qui lancer. Il saura donc éviter Darrelle Revis, ce que Carson Palmer n'a pas pu faire par manque de bons receveurs. Et si San Diego prend les devants tôt dans le match, les Jets seront dans le trouble, puisque Mark Sanchez n'a pas encore prouvé qu'il pouvait aider son équipe à remporter des matches. Jets 7 - Chargers 28