Neuf millions, et moi, et moi, et moi...
Selon leurs conclusions, « neuf millions de téléchargements illégaux de livres protégés par le droit d'auteur ont été référencés durant l'année 2009 », explique-t-on. Pour parvenir à ce chiffre, Attributor avait garé un oeil sur 913 ouvrages populaires, ce qui donne une moyenne de 10.000 téléchargements par livre.
« Cette nouvelle étude confirme que le piratage de livres sur internet a atteint des proportions épidémiques. Sans contrôle, cela va drainer les énergies créatrices de l'édition américaine », explique Tom Allen, président et chef de la direction de l'AAP. Selon lui, ces neuf millions de livres téléchargés « devraient être un appel aux armes pour les décideurs, les éducateurs et tous les lecteurs qui se soucient de l'avenir du livre numérique et imprimé ».
Le site le plus pointé du doigt serait à ce titre Rapidshare.com, qui incarne 35,6 % du total de livres téléchargés suivi par 4shared.com, avec 32,7 %. Pour rester dans les chiffres, Attributor estime que les pertes liées à ces téléchargements représentent entre 2,75 et 3 milliards $ de perte pour l'édition, représentant 10 % des ventes totales - estimées à 24,3 milliards en 2008 aux États-Unis.
On va s'asseoir, ça risque de durer...
Et là, on se dit que la campagne d'éducation ne fait que commencer. D'abord, on pourrait se réjouir de se dire que tant de personnes avaient le goût de lire au point de télécharger des ebooks et que si ce chiffre doit être considéré comme énorme, alors l'appétit des lecteurs le serait tout autant. Finalement, on pourrait conclure que non, les lecteurs ne sont pas une espèce en voie de disparition.
En outre, il va falloir tenter de faire comprendre aux éditeurs qu'un ouvrage téléchargé ne représente pas un manque à gagner. La facilité du téléchargement illégal permet à un internaute de se procurer CD, film ou livre, mais rien ne dit qu'il aurait acheté le bien téléchargé, justement. D'ailleurs, rappelons que plusieurs études ont montré que ceux qui téléchargeaient beaucoup étaient également de gros acheteurs, en proportion de leurs téléchargements. Mais dans tous les cas, les pertes estimées partent du postulat absolument contestable que parce qu'il y a eu téléchargement, c'est une vente qui n'a pas été réalisée.
On n'est donc pas sortis de l'auberge.
L'étude peut être téléchargée ou consultée à cette adresse.