Or donc, puisqu’il ne fallait pas y participer, la plus élémentaire des politesses consistait à décliner l’invitation. Mais sûrement pas à faire semblant pour ensuite poser un lapin. Contrairement à ce que peut prétendre un Frédéric Lefebvre, ce désistement de dernière minute n’engage nullement le Parti Socialiste. Ne faisant nullement partie du sérail de Solferino, je ne saurais dire si Martine Aubry avait envisagé qu’une personnalité socialiste put y participer.
Toujours est-il que Peillon himself admet que c’est pour couper l’herbe sous le pied à quiconque de gauche qui eût voulu le remplacer sur le plateau de l’émission qu’il ne s’est désisté qu’au tout dernier moment, l’émission étant déjà commencée. On appréciera l’élégance du procédé.
Il prétend, selon les gazettes que j’ai lues ce matin et qui donnent les éléments avancés par Vincent Peillon sur son blog agir ainsi pour «trouver des moyens de se faire entendre et des moyens d’entrer en résistance»… J’admets qu’il conteste la tenue de ce débat dans une émission du service public audio-visuel mais je ne peux admettre sa méthode – «de voyou» dixit Nathalie Saint-Cricq, rédactrice en chef d’”A vous de juger” – car non seulement elle est fort incorrecte mais aussi totalement contre-productive car elle remet en selle Marine Le Pen en lui donnant davantage de grain à moudre et de surcroît elle contribue à affaiblir l’image du Parti socialiste alors même que c’est uniquement celle de ce triste sire qui devrait en pâtir.
Vincent Peillon ne peut prétendre parler au nom des socialistes. Il ne représente pas grand chose et je pense que son audience et sa crédibilité ne pourront que pâtir davantage de ce coup d’éclat.
Il a tenté avec un “quarteron de putschistes” de faire main basse sur Espoir à Gauche - courant de la “motion E” de Ségolène Royal mais se retrouvera vite dans une coquille vide - de militant(e)s. Et quant à son fameux - fumeux - “Rassemblement”, pensé comme une sorte de “think tank” devant permettre de réfléchir à un programme pour 2012, il semble bien commencer à faire pschitt, comme en témoigne l’absence de Daniel Cohn-Bendit à Nanterre. Remplacé par Gabriel Cohn-Bendit avec qui il a pu faire un duo pour débiter de belles âneries sur l’Eduction nationale. Il y fut même repris de volée par Marielle de Sarnez (Modem).
Vincent Peillon manquerait-il de cou…rage politique et aurait-il craint de ne pas faire le poids dans cette émission face à Eric Besson et Marine Le Pen. C’est ce que pense Clio. Pour ma part, je crois que Peillon a tout simplement voulu faire un “coup” médiatique. Avec sa suffisance habituelle et son ego démesuré. C’est d’autant plus ridicule qu’il ne cesse de reprocher la même chose à Ségolène Royal – en même temps que son “imprévisibilité”. Mais au moins celle-ci n’a-t-elle jamais été impolie à l’égard de quiconque ni par ses paroles ni par ses attitudes.
En outre, je remarque que Vincent Peillon est aussi machiste et impoli à l’égard d’Arlette Chabot qu’il le fut au moment de la réunion de Dijon envers Ségolène Royal. Il m’étonnerait fort qu’il attaque aussi durement des hommes politiques. Si Arlette Chabot se défend énergiquement l’accusera-t-il elle aussi de relever de la «psychiatrie lourde» ?
D’après l’article de Philippe Cohen et Gérald Andrieu dans Marianne2 Le Pen-Besson: France 2 sort un lapin de son Chabot Arlette Chabot serait sur la sellette notamment depuis la “soufflante” de Sarkozy à l’issue de l’émission donnée depuis Washington quand il l’accusa de n’inviter aucun débatteur de l’UMP. Comme si Sarko n’était pas assez présent dans les médias !
Aurait-elle voulu donner des gages à l’Elysée en programmant ce débat ? Vincent Peillon tirerait sur une ambulance en demandant sa démission. Ce qui est bien dans sa manière.
Peur, ambition et volonté de faire un “coup médiatique”, peut importe : Vincent Peillon est connu pour avoir trahi successivement tout ses amis politiques aussi facilement qu’un Nicolas Sarkozy et «de se dérober dans la dernière ligne droite» faisait dire Jean-Luc Séguillon – qui connaît parfaitement le Landerneau politique - à un socialiste dans son ouvrage de politique fiction. Plutôt fâcheux pour quelqu’un à qui l’on prête l’intention de se bâtir une “écurie présidentielle” !
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SOURCES
20 Minutes
Débat sur l’identité nationale: Vincent Peillon plante France 2 et demande la démission d’Arlette Chabot
Vincent Peillon avait prévu «depuis longtemps» de planter France 2
Le Monde
Identité nationale : Vincent Peillon refuse le débat et demande la démission d’Arlette Chabot
Le coup d’éclat de Vincent Peillon était prémédité
Libération
Peillon avait calculé son coup à France 2 «depuis plusieurs jours»
Marianne2