Troisième lendemain : 1

Publié le 15 janvier 2010 par Badiejf

6 heure 30 : La nuit n’a pas été parfaite. On dort tout habillé près de la porte de sortie depuis maintenant trois nuits. Il ne nous faut qu’un petit mouvement pour qu’une panique injustifiée nous monte au cœur. On a connu une dernière ‘vraie secousse’ hier soir, mais le problème, c’est que notre corps et notre tête en vivent plusieurs. On sait qu’elles sont vraies quand au moins trois des quatre personnes l’on ressenti en même temps. Les deux journalistes que nous hébergeons depuis mardi soir ont été rejoints hier soir par trois nouveaux collègues. On est donc rendu 7 personnes dans l’aventure. Le salon a l’air d’une petite salle de rédaction, tout le monde sur son portable à gérer des photos ou écrire des textes. Pourvu que l’internet ne nous lâche pas ! La journée sera encore longue. Je dois repartir vers le bas de la ville pour récupérer une collègue et l’amenée vers l’ambassade. Elle sera des prochains rapatriés. Il faudra également passer au bureau et tenter de trouver les employés haïtiens du projet, informer et s’informer des partenaires du Ministère de la santé et de l’Université d’État, des étudiants et des consultants locaux. À moins que les cellulaires ne recommencent à fonctionner, la tâche risque d’être pénible. Difficile de mesurer véritablement l’ampleur de la catastrophe. La question simpliste qui me trotte dans la tête depuis deux jours est ‘Par où commencer ?’ Tout est dévastation, comme si des issus n’existaient plus ! On peut sûrement se fier sur les haïtiens pour repartir la machine à bonheur.