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Voici un récit des plus classiques. L’auteur y déroule sa vie chronologiquement, avec les grandes étapes habituelles : la famille, l’école, les études, les amis, l’orientation, les lieux habités, les métiers et autres occupations. Rien que de banal! Rien qui m’ait surprise, intéressée ou séduite ! C’est plat, monotone, écrit dans un style efficace, certes, mais sans originalité, sans relief, sans panache ! C’est d’autant plus dommage que si je l’ai choisi, c’est que je le sais de chez moi, de Saint-Brieuc, du Trégor, des Côtes d’Armor! J’étais donc tout à fait disposée en sa faveur. Seulement voilà, ce livre m’a ennuyée ! Je connais les événements historiques, politiques et générationnels évoqués ici ! Il y manque la ferveur ou la touche artistique comme dans Les Mots de Sartre ou les Antimémoires de Malraux., pour ne pas remonter à Rousseau, Chateaubriand ou Stendhal .
Il s’agit de l'autobiographie d’un écrivain breton, Hervé Hamon, également journaliste et éditeur. Il est l’auteur, entre autres de « Tant qu’il y aura des élèves », 2001, « Tant qu’il y aura des profs » en 1984 et de "Paquebot » en 2007.
Voici l’un des passages que je retiendrai :
« A Saint-Brieuc,le destin des professeurs de philosophie fut tragique. Jules Lequier, dont l’œuvre est considérable et a été savamment commentée par Roger Grenier, s’est noyé sous les falaises de Plérin. On dit qu’il a na gé vers le large jusqu’à ce que mort s’ensuive. Georges Palante, qui servit de modèle à Louis Guilloux dans « Le sang noir », s’est tiré une balle dans la tête. Et l’épouse de Jean Bars, qui professait au lycée Renan, le lycée des filles où exerça ma mère, s’est également suicidée. »
Et voici la fin : « Je dirais qu’être né en Bretagne, sur la côte, pour ma génération, ce n’est pas avoir des racines mais des attaches. Je ne suis pas prisonnier d’un sol, d’une bannière – trop tard. Mais de liens, oui. Ce n’est écrit nulle part. Ça vient de la tête. Et du cœur, forcément. "
Toute la mer va vers la villede Hervé Hamon (Stock, octobre 290 pages)
Le titre est emprunté à un poème de Verhaeren.
L'auteur est un écrivain de Marine qui est une sorte de titre officiel puisqu'il est autorisé à porter l'uniforme lors de son embarquement à bord des navires de la marine nationale. Il est alors assimilé au grade de capitaine de frégate. Ceci m'intrigue et je vais aller me renseigner ici sur ces vingt fameux écrivains de Marine.