Maupassant et « L’Epave » (2/3)

Publié le 15 janvier 2010 par Sheumas

                La marée monte dangereusement et, face au danger de plus en plus évident, le narrateur se réjouit de se retrouver dans la proximité de la jeune fille qui l’affole... Je passe sur les détails du sauvetage et sur « le happy end » qui n’en est pas un. Car ce qui compte avant tout pour le lecteur amateur de Maupassant, c’est qu’on retrouve dans cette nouvelle et notamment dans son dénouement tous ces ingrédients si caractéristiques de son art et de sa philosophie... Montée de la fièvre du désir, conscience de l’influence de la nature, méditation sur le caractère éphémère de la beauté...

La jeune Anglaise a promis d’écrire, et, au fil des années, elle devient la fidèle correspondante du narrateur qui la suit tout au long de ces années et qui redoute le changement qui l’a forcément atteinte. Car l’ami Guy est d’une implacable cruauté à l’égard des femmes... Quelle est « L’Epave » ?... Qu’on se souvienne de deux autres nouvelles, l’une : « Adieu », l’autre, plus connue, « une Partie de campagne ».

Dans les deux cas, à l’issue d’une aventure galante une petite péronnelle se trouve défigurée par le masque de la maturité. Même pas par la vieillesse, non... simplement par la prospérité de la petite bourgeoisie qui empâte et qui bouffit ses traits. En cela « l’Epave » est « une partie de Campagne » au large du phare de Chauveau.