Eric Besson a eu son débat contre Marine Le Pen. Il avait esquivé la rencontre locale et publique de Liévain lundi dernier, dans le cadre du « grand débat » sur l’idetnité nationale qui pourrit la vie de la droite depuis novembre. Cette fois-ci, France 2 lui avait ouvert son plateau, le temps d’une émission « A vous de Juger » présentée par Arlette Chabot. Des journalistes de France Télévisions se sont émus de cette opération de com’.
L'émission a débuté par un portrait du "traître". Le ministre ne pouvait laisser passer la chose. Il devait paraître humain, évoquant spontanément son père (mort pour la France), sa mère, son enfance heureuse, et son "rapport musclé" avec ces examinateurs à l'ENA, son "attachement farouche au Maroc" natal, son passé d'immigré ("je ne vais pas faire pleurer Margot")... "Je fais ce que je veux, je suis libre." a-t-il lancé à l'attention de sa mère.
Un reportage suit sur ces Français d'origine étrangère "entièrement" choqués par le débat sur l'identité nationale. Témoignage de Charles Aznavour, de Firmine Richard et Michel Boujenah. Besson réagit : "ils ont entièrement raison, ils sont complètement Français". Ils seraient victimes de la caricature dont serait l'objet son débat. Eric Besson lance sa première annonce. Ce débat va déboucher sur des propositions. Mais plutôt qu'un colloque sur les conclusions du débat, le gouvernement va organiser un séminaire sur le sujet... Quelle annonce ! Puis, Besson fait une leçon de texte sur la Marseillaise... Le ministre fait la promotion, à de multiples reprises, de son site internet sur le débat. Il reconnaît qu'une partie "minoritaire mais réelle" de nos "concitoyens" s'inquiètent de l'Islam. Arlette Chabot oublie de rappeler à Besson ses propres propos, telles ses consignes douteuses aux préfets pour l'organisation du débat, ou sa "hiérarchie des appartenances" confessée au Monde.
Sur la Burqa, Eric Besson se réfugie derrière son maître. Nicolas Sarkozy a en effet "tranché"... dans le mou. Il préconise une "résolution parlementaire", un ovni juridique qui n'engage à rien ni personne, et peut-être plus tard, une loi... Vient le droit de vote des immigrés... Besson répète qu'il y est favorable, mais que son parti, l'UMP, y est défavorable, que cela ne fait pas partrie du programme présidentiel, et, pire, que ce débat est, lui, "inopportun, mal venu et contreproductif".
Après un reportage sur des "aidants" aux Afghans sans-papiers, Eric Besson commet son premier gros et véritable mensonge : "La France traite bien ses migrants", même clandestins.
Vers 21h37, coup de théâtre. Arlette Chabot lit un communiqué de Vincent Peillon. le député européen socialiste y explique qu'il ne participera pas à la conclusion de l'émission, après l'échange Marine Le Pen-Eric Besson. Arlette Chabot se sent "piégée". Marine Le Pen arrive et se réjouit. Besson lui rétorque que le FN a perdu son monopole de l'identité nationale. Il explique que Sarkozy a chipé les sujets du FN. Echange surréaliste. "Vous n'avez plus grand chose à dire". La suite du débat fut un enchaînement d'aboiements.
Un peu avant le débat, Eric Besson a annoncé qu'il suspendait les expulsions de clandestins vers Haïti.
Ce ministre a-t-il conscience de ce qu'il dit ?