Départ de Kovalam, avec Anil et son Ambassador couleur crème, pour notre première étape, Kochi, après avoir supprimé celle d'Allepey pour cause de grève totale au Kerala le lendemain (on se serait morfondus à Allepey).
Donc, Kochi est en grève (Anil aussi par peur de représailles) : rideaux de fer baissés, quelques drapeaux rouges flottent ici et là ; le Kerala a une majorité communiste, comme le démontrent les vieilles affiches ci-dessous (en agrandissant la photo vous verrez mieux la faucille et le marteau). Pas de bateaux pour se déplacer depuis le quartier d'Ernakulam où nous logeons, hormis des embarcations privées qui prennent 10 fois le prix normal du billet pour vous déposer à Fort Kochi (la vieille ville), quelques rickshaws qui profitent de l'aubaine ; on finit par en prendre un qui nous emporte vers Fort Kochi via le pont.
Et là, misère ! De tristes étals de souvenirs pour touristes et des rickshaws qui vous arrêtent à chaque emporium (ils étaient ouverts, ces magasins "d'artisanat" souvent tenus par des commerçants cachemiris !). Fermées les petites boutiques d'antiquités dont nous avions gardé le souvenir. Après les classiques filets chinois au bord de la mer, le palais et l'église Sainte-Croix, il ne nous reste plus qu'à regarder les façades des maisons anciennes maintenant transformées en guest-houses tant la demande a augmenté à Fort Kochi.
Le lendemain, direction Munnar à 1600 m d'altitude dans les ghats occidentaux (une chaîne de montagne de 1600 km de longueur, qui se termine au cap Comorin) : très arrosés pendant la mousson, les ghats forment un monde de verdure où cohabitent et s'entremêlent de nombreuses essences. La route en lacets n'est pas désagréable.
Ah, voici Munnar, ses hôtels complets, son réveillon obligatoire, ses prix prohibitifs... Au bout de 6 essais infructueux, nous dégotons une chambre double non chauffée plus chère qu'à Bombay. Coup de bol, ils ne font pas de réveillon et nous fournissent une couverture supplémentaire.
Après un dîner, émaillé de coupures de courant, dans le restaurant chauffé de l'hôtel voisin, je rentre me coucher en gardant T-shirt et chaussettes. De mauvais poil.
Le 31 décembre nous remonte le moral ; les environs de Munnar sont absolument splendides : des plantations de thé (appartenant au groupe tentaculaire Tata) et des eucalyptus forment un paysage différent à chaque virage. Vos sachets de Tetley viennent peut-être d'ici !
Pour le réveillon, dîner dans une cafeteria populaire, et hop ! retour à la chambre froide.
C'est le 1er janvier que nous quittons Munnar pour Thrissur et ses 30°. Le temple Vadakkumnathan dédié à Shiva est un bel exemple d'architecture du Kerala. Mais pas question d'y pénétrer, l'entrée est interdite aux non-hindous, comme dans tout le Kerala.
Le lendemain, route vers notre étape ultime, Calicut, qui focalise tous nos espoirs de découverte. Hélas, c'est une ville de province comme les autres (pour ceux qui ne connaissent pas l'Inde, c'est bruyant, pollué et plutôt anarchique).
Reste à remplir le dernier jour. Allons voir ce matin à quoi ressemble Kappad Beach, où Vasco de Gama aurait débarqué, dont le Routard dit qu'elle ressemble à une carte postale (je me méfie, ils ont trouvé du charme à Calicut...). En effet, la plage aux eaux calmes forme plusieurs criques sur quelques centaines de mètres visibles, très à l'écart de toute agitation, avec un seul hôtel... pour le moment. Emporter un gros bouquin. Les Occidentales ont intérêt à ne pas se balader en maillot de bain, car la population du nord du Kerala est en majorité musulmane.
Plus qu'un après-midi à combler à Calicut avant notre vol pour Bombay demain. Idée géniale ! Si on allait voir... (je vous en parle plus loin).