Le Kosovo annoncera son indépendance le 10 décembre

Date butoir chargée de périls

A Mitrovica, au Kosovo, de plus en plus d'Albanais vivent au sud de la rivière, tandis que les Serbes se regroupent au nord.

(c) Reuters

Hashim Thaçi, un représentant des Kosovars aux négociations sur l'avenir de leur territoire, a réitéré l'intention du Kosovo de proclamer son indépendance peu après le 10 décembre, date butoir pour un compromis entre Serbes et Kosovars albanais,
"Jusqu'au 10 décembre, nous allons respecter le calendrier international et immédiatement après le Kosovo prendra les décisions nécessaires et nous fixerons une date pour la déclaration d'indépendance", a dit Hashim Thaçi au journal autrichien Die Presse.
Elections du 17 Novembre
Cet ex-chef de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) pourrait devenir Premier ministre après les élections du 17 novembre au Kosovo où il dirige le principal parti d'opposition, le Parti démocratique du Kosovo (PDK).
L'entretien avec Die Presse est paru au lendemain d'une nouvelle réunion à Vienne entre Serbes et Kosovars albanais sur le statut de la province peuplée de plus de 90% d'Albanais et sous administration de l'ONU depuis 1999. Les discussions de lundi dans la capitale autrichienne n'ont pas permis de progresser et une nouvelle rencontre est prévue pour le 20 novembre à Bruxelles.
Au cours de l'interview, Hashim Thaçi a aussi appelé la communauté internationale à soutenir l'indépendance du Kosovo.

"L'otage de la Russie"
"Nous attendons de la communauté internationale qu'elle nous reconnaisse" et "les Etats-Unis et les pays européens les plus importants" doivent le faire rapidement, a-t-il précisé. Interrogé sur la menace de veto de la Russie au Conseil de sécurité de l'ONU face à une déclaration unilatérale d'indépendance, Hashim Thaçi considère que "le monde démocratique ne peut pas rester plus longtemps l'otage de la Russie".
Il ne s'est pas non plus inquiété de l'absence d'unité au sein de l'Union européenne à ce sujet en l'absence de compromis avec Belgrade. Chypre, la Grèce et l'Espagne notamment ne voient pas d'un bon oeil ce projet de proclamation unilatérale de l'indépendance."Probablement que tous les pays ne nous reconnaîtront pas tout de suite, mais ceux qui tardent finiront par rejoindre les autres", a-t-il dit. Hashim Thaçi a souligné que les Kosovars avaient "le droit et la volonté d'être indépendants", ajoutant que "même si on négociait pendant 100 ans, on n'arriverait pas à un compromis avec les Serbes". (avec AFP)

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