Qu’êtes-vous devenu, Prince, éphèbe aux longs cils,
Vous que j’ai vu partir sur une barque grise,
Seul avec l’infini, seul à travers les vagues,
Ô vous que je hélais vainement du rivage,
Qu’êtes-vous devenu, Prince, éphèbe aux longs cils?
Quand sur le sable fin, j’entends bruire la mer,
Quand son chant ressuscite un parfum d’un autre âge,
Je songe à cette ville où je vivais, enfant,
Parmi des lévriers et des gazelles sages.
Je laisse entre mes doigts éclore un coquillage
Et dénoue mes cheveux pour mieux aimer le vent.
(Claudine Bernier)