je commence à bercer mon temps.
j’ai couturé un vêtement de tes absences
l’ai revêtu contre le mal
contre la faim.
j’ai cueilli des fleurs apaisantes
pour chanter la soif
qui pleurait si bien.
j’ai coiffé mon front de collines blondes
j’ai tout changé.
j’ai mené paître mes désirs à pas de chagrin
dans les plaines rondes où le soleil
est pour demain.
avec des brins de toi
au vent volés
l’un après l’autre
j’ai bâti une tout
qui double
est sans fatigue
dans le ciel.
(Marianne van Hirtum)